Pour faire front à la crise Le Poséidon se réinvente La Seyne
Face à la fermeture prolongée du restaurant, l’établissement hôtelier et ESAT Le Poséidon, aux Sablettes, lance de nouveaux services pour ses travailleurs en situation de handicap
Une salle de réception vide et des chambres qui peinent à se remplir... Comme nombre d’établissements, Le Poséidon a été frappé de plein fouet par la crise, menaçant l’avenir social et professionnel de plus d’une soixantaine d’adultes handicapés. Devant l’urgence, les dirigeants ont réagi. Steve Haverbeke et Fanchon Domenach, les deux directeurs et directrices adjoints, racontent ce moment fatidique de mars : « On se connaissait depuis trois semaines à peine. On s’est appelé à trois heures. Le lendemain nous avions tout restructuré et trouvé des idées pour sauver l’hôtel. »
« Une offre diversifiée »
En 2020, ils se sont ainsi dirigés vers trois activités additionnelles. Tout d’abord dans le secteur de la soustraitance, puis en proposant des formules d’hébergement (soirée étape) pour les entreprises, enfin en assurant l’entretien des espaces verts de trente écoles et sites prestigieux à La Seyne. L’établissement multiprofessionnel ne s’est pas arrêté là. Profitant d’un accès direct au littoral, il prévoit de développer des activités sur la plage, sous la forme de services de restauration rapide.
À l’inverse de leurs homologues, l’établissement au coeur du quartier des Sablettes ne touche pas d’aides du fonds de solidarité prévu pour les restaurants.
Bien que 40 % de son budget soit subventionné par l’État, cela ne concerne que la partie médico-sociale. Les 60 % restants ne dépendent que des revenus économiques dégagés.
Ainsi, en mars dernier, la seule source de profit résidait dans la vente à domicile : « C’était dur. On a dû être solidaire et diversifier notre offre face aux imprévus futurs. »
Toute l’année, les trente salariés ont remué ciel et terre pour préserver le travail des employés handicapés dont les Esat (Etablissements et
Le Poséidon est un hôtel-restaurant deux étoiles, où travaillent des personnels en situation de handicap au sein de différents secteurs.
services d’aide par le travail) sont l’une des seules passerelles d’inclusion sociale et professionnelle. Séverine, travailleuse dans la branche restauration, atteste des changements : « On a fait d’autres choses.
J’ai travaillé à l’hôtel et à la blanchisserie. Avant je ne m’occupais que de la restauration. » Pour elle, travailler est essentiel : « Le premier confinement a été très dur. J’ai hâte que tout reprenne comme avant .»
La nécessité de diversification a finalement été bénéfique, ayant permis aux adultes d’acquérir de nouvelles compétences et possibilités d’embauche, en particulier au sein de la sous-traitance.
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Favoriser l’inclusion et offrir un accès au monde professionnel.