Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Chien réunionnai­s cherche voyageur pour le rapatrier

Avec son associatio­n Herlinda, l’avocate biotoise Pauline Mauche lutte pour les animaux de l’île Bourbon. Elle lance un appel aux rares voyageurs pour l’aider à sauver les petits rescapés

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr Savoir +

Froid dans le dos. Lorsque Pauline Mauche décrit l’alarmante situation que vivent les animaux sur l’île de la Réunion, difficile de rester insensible. « C’est cauchemard­esque. La maltraitan­ce est d’une grande violence, les chiens abandonnés se reproduise­nt, faute de stérilisat­ion, et prolifèren­t de manière sauvage. Il y a réellement des zones de non-droit. On y dénombre 73 000 chiens errants », souffle l’avocate biotoise, présidente de l’associatio­n de défense animale Herlinda : « Je suis partie de la Côte d’Azur depuis novembre 2019. Avant cela, j’avais déjà mené des opérations pour les animaux de l’île. Au total, j’ai pu en faire rapatrier une vingtaine en métropole. »

« Cela ne coûte rien aux volontaire­s »

Une action que son entité bénévole n’est de loin pas seule à mener : « Il est nécessaire d’agir mais je ne vais pas vous mentir, le problème s’avère complexe. Et attention, je ne jette pas la pierre à une partie de la population : tout le monde est responsabl­e de cette situation qui dégénère. » Pourquoi faire traverser 9 000 kilomètres à ces boules de poils ? « L’insularité limite le nombre d’adoptants. Et il faut le dire, ce sont des chiens qui ont un passif assez lourd pour certains. Pour autant, de nombreuses familles en métropole sont prêtes à les recueillir. Elles savent la portée d’une telle adoption. » Mais depuis le début de la crise sanitaire, ses opérations de sauvetage se retrouvent dans une impasse. « Les familles d’accueil se font rares ici et je ne peux pas garder plus de chiens que de raison chez moi, les pensions ont un coût aussi. On ne dépend que de la générosité

Pauline Mauche, présidente de l’associatio­n Herlinda, oeuvre entre Biot et La Réunion. Elle lance son appel aux voyageurs pour l’aider au rapatrieme­nt d’animaux rescapés.

des donateurs et les fonds s’amenuisent vite avec les prises en charge vétérinair­es », indique la spécialist­e du droit qui explique : « Pour rapatrier un animal, il faut que ce dernier soit inscrit sur le billet d’un voyageur. » Rien de plus simple. Sauf que la Covid-19 ralentit clairement le trafic : « Il y a moins de vols et de passagers. Donc aujourd’hui, je suis coincée. »

Un vol peut changer une vie

Et c’est un S.O.S. qu’elle envoie : « Je suis à la recherche de volontaire­s prêts à nous aider. Cela ne coûte rien à la personne. Nous assumons le coût de la cage en soute qui est d’environ 75 euros. À l’aéroport de Saint-Denis un bénévole va à sa rencontre, se présente à l’enregistre­ment. La seule petite contrainte c’est qu’une fois arrivé à Paris, il faut récupérer l’animal voyageant en “hors format” pour l’enregistre­r sur le vol de Nice. Mais cela ne prend que quelques minutes. »

Et peut résolument changer une vie.

« Ensuite à Nice notre équipe est présente pour récupérer l’animal. » Une grande organisati­on qui nécessite moyens et temps : « Ce transfert demande des certificat­s et frais. Aussi pour les chats. C’est pour cela que nous devons trouver des gens sérieux. » Aujourd’hui ce sont quatre toutous en attente de prendre leur envol. Ne reste plus qu’à trouver à chacun leur ange gardien !

Pour aider l’associatio­n Herlinda : associatio­n.herlinda@gmail.com ou le 06.86.92.79.93.

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