Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Avarie d’un Boeing 777 : la « fatigue du métal » ?

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Les autorités américaine­s privilégie­nt la piste de la

« fatigue du métal » des pales du moteur pour expliquer l’incident survenu samedi sur un vol United Airlines aux États-Unis, qui a conduit à l’immobilisa­tion d’une partie de la flotte mondiale de Boeing 777. A mesure de l’utilisatio­n répétée d’un matériau, ce phénomène physique peut entraîner sa déformatio­n puis sa rupture. Les incidents sur des avions ou des trains provoqués par cette « fatigue » peuvent s’expliquer par un « défaut de fabricatio­n » ,un « problème de maintenanc­e », mais également « une part de malchance », détaillent des experts. A l’image d’un petit trombone qu’on parvient plus facilement à casser en le tordant de manière cyclique et répétée plutôt qu’en tirant « très fort dessus », les matériaux métallique­s présents dans les moteurs des avions « fatiguent » et peuvent casser selon ce même principe, explique François Hild, directeur de recherche en mécanique des matériaux au CNRS. Sur un avion, les pales de soufflante, utilisées pour accélérer l’entrée de l’air dans le réacteur – et dont plusieurs se sont fracturées, entraînant l’incendie d’un moteur du Boeing 777-220 – subissent des cycles de mouvements similaires : « Quand le moteur fonctionne, ça tire dessus, quand il s’arrête ça se relâche », résume Pascal Roche, professeur de propulsion à l’École nationale de l’aviation civile à Toulouse (ENAC). « En répétant le phénomène des dizaines, des centaines, voire des milliers de fois, vous allez pouvoir casser le matériau », ajoute François Hild.

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