Amassez ce que vous pouvez et on verra après…’’
«Je me rappelle qu’ils parlaient le provençal entre eux. Donc c’était facile pour moi d’apprendre à connaître la langue. D’où cette passion que j’essaie de transmettre. Mes petits-enfants ont d’ailleurs passé l’option ‘‘provençal’’ au bac ». De son enfance, elle garde notamment le souvenir vivace de l’arrivée des Allemands. «En 1943, j’avais 12 ans, nous avons été répartis dans deux salles capitulaires du cloître de la cathédrale Saint-Léonce car les Allemands avaient pris possession de notre école. Quand il y avait des alertes, on descendait en courant au soussol de l’église. C’est fou le contraste et l’innocence : on ne s’est jamais autant amusé ! ».
Par la suite étudiante en comptabilité, elle fait ses premiers pas, à 19 ans, dans le monde du travail comme secrétaire chez un « Je lui ai dit qu’il manquait quelque chose, un musée qui illustre la propre histoire de la ville, les aspects de la vie sociale, économique et culturelle. Peu de gens savent, par exemple, que Fréjus était à une époque le premier producteur de pêches. Alors faisons connaître nos spécificités ! François Léotard accepte et m’indique la pièce d’une vieille maison située dans une rue parallèle à la rue Montgolfier. ‘‘Amassez ce que vous pouvez et après on verra’’ me dit-il. On a commencé à recevoir des dons et le musée d’histoire locale est devenu ce qu’il est devenu (rue JeanJaurès depuis 1990) ».
Chaque année, l’établissement culturel propose quatre expositions différentes. « Enfin, pas ces derniers temps à cause de la crise sanitaire. On attend le feu vert, car on veut proposer à partir du mois d’avril et pour cet été une mise en lumière des grandes fêtes traditionnelles, notamment à l’occasion des mariages, des baptêmes et des communions. À l’époque, il y avait environ 80 communions par an pour 10 000 habitants. Maintenant, c’est 4 pour 50 000 habitants… »
Le ‘‘bon vieux temps’’, comme on dit, coïncide aussi avec un centre-ville animé.
« C’est le jour et la nuit. Disons
Textes : Thomas HUET ; thuet@nicematin.fr Photos : Philippe ARNASSAN