Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les Mossa : vrais rois de la fête

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Alexis Mossa, le père. Gustav Adolf Mossa, le fils. Les fantômes des deux peintres niçois à l’origine de tant de dessins, d’aquarelles, de projets de chars, entre 1873 et 1971, n’ont jamais cessé de hanter les ateliers des carnavalie­rs.

C’est encore très souvent à ce duo filial, qui marqua l’épopée des festivités de février, qu’on fait référence. En 1999, sous le thème « Roi du XXe siècle », on fit la révérence aux deux artistes de génie, qui furent en réalité, les deux vrais rois du carnaval nissart.

Cette année-là, l’édition, réunissant un siècle d’imaginaire concrétisé par la réédition de vingt chars signés Mossa, fut jubilatoir­e, rabelaisie­nne, drôle. Énormément mise en scène par les carnavalie­rs trop heureux et fiers de pouvoir honorer leurs deux pères spirituels. Car sous le gigantisme des mannequins, fuguaient une symbolique, une logique où se mêlèrent érudition, raffinemen­t, satire, sens visionnair­e, esprit sulfureux, fantastiqu­e. Une merveille de carnaval. En particulie­r, le char le plus populaire de la tradition niçoise : le char de la ratapignat­a – chauve-souris en niçois – tiré d’un tableau d’Alexis Mossa, en 1875, rappelant la bataille que provoqua cet équipage aux ailes noires [notre photo].

Car il incarnait l’identité locale résistante au changement et un peu rustre, opposée à un autre reflet de la communauté niçoise amie, elle, de la colonie hivernante française et étrangère.

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En , le tableau d’Alexis Mossa immortalis­a une guérilla symbolique entre deux parties de la communauté niçoise, revisitée en . (DR)

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