Sergio Parisse, le plus
Toulonnais depuis quatre saisons, Sergio Parisse compte 142 sélections avec les Azzurri. Aligné seize fois face aux Bleus, la légende de 39 ans a accepté de se confier, longuement, avant Italie - France.
Sergio Parisse a l’Italie chevillée au corps. Au coeur. Vingt ans de combat pour une sélection qu’il a fait grandir. Exister, tout simplement. Mais il paraît que quand on aime, on ne compte pas. Lui n’a jamais compté, ni rechigné. Alors lorsqu’il a honoré sa première sélection face à la Nouvelle-Zélande, le troisième ligne, déjà titulaire à tout juste 18 ans et frappé du n°8 dans le dos, impressionne. Déjà. « On avait pris plus de 60 points (64-10, Ndlr). Mais ça restera à jamais gravé. Débuter à Hamilton face aux Blacks… C’est quelque chose. »
« Il faut être fier et digne »
À bientôt 40 ans, Sergio Parisse a gardé ce goût pour la sélection. Il suffit de l’écouter en parler pour s’en rendre compte : « Porter ce maillot, c’est une énorme reconnaissance. Quand on est appelé en sélection, il faut toujours penser qu’il y a d’autres joueurs qui veulent être à ta place. Alors il faut être fier et digne. Avoir ce maillot sur le dos, c’est une responsabilité. »
Passé du Benetton Trévise au
Stade français à l’aube de ses 23 printemps, il reste quatorze ans dans le club de la capitale. Là aussi, Sergio Parisse marque l’histoire du club. La France devient son deuxième pays, celui dans lequel il s’est forgé, construit, en tant qu’homme. « J’ai forcément un rapport particulier avec la France. J’ai fait quasiment toute ma vie ici. » Alors quand il s’agit d’affronter les Bleus, le gaillard trace une croix rouge sur son calendrier. En 142 sélections avec les Azzuri, Sergio Parisse a affronté seize fois la France. Avec un bilan de quatorze défaites pour deux victoires. « C’était toujours des matches particuliers. Surtout en évoluant en France. Je me rappelle de discussions avec mes coéquipiers français avant de rejoindre la sélection. »
« On est des Latins »
S’il se souvient de ses seize confrontations, Sergio Parisse trouve un dénominateur commun à toutes ces oppositions : « On a une façon similaire, émotionnellement, d’aborder les matches. On est des Latins. On a ce côté émotion, combat, sacrifice, esprit d’équipe, on a tout ça en commun. » Comment parler de l’approche émotionnelle d’un match international sans évoquer les hymnes ? Là aussi, Sergio Parisse en a une vision très latine de l’instant : « Ce sont des moments très émouvants. Chacun le vit à sa façon, mais moi, je pense à tous les efforts et les sacrifices que j’ai pu faire pour être là. Je pense aux gens qui sont au stade ou à la télé, en train de nous regarder. À ma famille proche, qui me suit tous les jours. Il faut se dire que tu représentes tous ces gens avec le maillot de ton pays. Tu penses à tout ça. L’équipe se resserre. C’est le dernier moment d’émotion, de libération avant le début match. » Absent de la sélection depuis octobre 2019, Sergio Parisse aura-t-il l’occasion de chanter de nouveau le célèbre Fratelli d’Italia face aux Bleus ? En France, à Lyon, le 6 octobre 2023 pour la Coupe du monde ? Faites que les planètes s’alignent.