Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les profession­nel(le)s de la petite enfance en ont « ras la couche »

- FANNY ROCA

Le syndicat national des profession­nels de la petite enfance avait lancé il y a plusieurs semaines un appel à la grève pour le 2 février. À la crèche des Falabellas, à la Serinette, trois quarts des personnels étaient donc en grève jeudi. Et l’établissem­ent aux horaires atypiques, qui accueille les enfants de 6 h à 22 h, notamment ceux des hospitalie­rs de SainteMuss­e, est donc resté portes closes. Une première depuis son ouverture, il y a treize ans. La preuve que « ce n’est pas dans nos habitudes, commente Emmanuelle, auxiliaire de puéricultu­re depuis dix ans, et en train de passer son diplôme d’éducatrice de jeunes enfants. Mais à un moment, trop, c’est trop ».

« Aucune considérat­ion pour notre travail »

À défaut d’aller défiler dans les rues, puisqu’aucune manifestat­ion n’était

organisée à Toulon, les profession­nelles des Falabellas se sont donc retrouvées jeudi pour élaborer un tract de A à Z, sous forme de petites questions et de dessins, expliquant les motifs de leur colère. Un petit livret, intitulé Ras la couche, qu’elles ont distribué aux parents hier matin tôt, avant de prendre leur poste.

« Alors que soi-disant, selon un décret de septembre 2021, ‘‘les 1 000 premiers jours, c’est là où tout commence’’, un arrêté du 29 juillet dernier autorise désormais à embaucher des personnes non qualifiées pour exercer dans les modes d’accueil du jeune enfant », soupire ainsi Emmanuelle, en porte-parole de l’ensemble du personnel gréviste. Qui dénonce « encore une fois une dévalorisa­tion de nos diplômes. Il n’y a aucune considérat­ion de notre travail de la part des plus hautes sphères de l’État. Nous sommes un peu les oubliés. Parce qu’on part du principe qu’il suffit d’aimer les enfants pour travailler dans la petite enfance. Mais ce n’est vraiment pas une voie de garage ! Éducatrice, c’est Bac +3 ».

Décrivant « un secteur en souffrance et une grande fatigue », elle poursuit : « Ils pensent qu’on ne fait que changer des couches et faire manger les enfants. Mais un enfant, c’est plus qu’un tube digestif ! On les accompagne dans leur développem­ent. Une responsabi­lité énorme repose sur les profession­nelles. Et on ne se rend probableme­nt pas bien compte de la pénibilité liée au bruit, au fait que l’on porte beaucoup... Tout ça pour 1350 par mois. »

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Marlène) ont distribué le tract qu’elles avaient créé la veille, devant le portail de la structure.
(ici Lydia, Emmanuelle et (Photo F. R.) Hier matin tôt, avant de prendre leur poste, les profession­nelles des Falabellas Marlène) ont distribué le tract qu’elles avaient créé la veille, devant le portail de la structure.

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