Vers une hausse du prix de médicaments génériques
Pour résorber la pénurie, l’exécutif a donné son feu vert à l’augmentation du tarif de certains d’entre eux. Des mesures vont être prises pour éviter de futures carences.
Face aux pénuries de médicaments, qui concernent notamment des antibiotiques largement prescrits, le gouvernement a annoncé hier qu’il allait autoriser des hausses de prix pour certains génériques essentiels, afin d’inciter les fabricants à poursuivre leur production. Cela s’effectuera « en contrepartie d’engagements des industriels sur une sécurisation de l’approvisionnement du marché français », ont indiqué les ministères de la Santé et de l’Industrie. Qui ont aussi annoncé un moratoire sur les baisses de prix des génériques considérés comme stratégiques sur le plan industriel et sanitaire.
Bras de fer sur le budget de la Sécu
Ces mesures étaient réclamées depuis plusieurs semaines par les fabricants de médicaments génériques, vent debout contre le budget de la Sécurité sociale, qui jugent les prix trop bas en France pour leur permettre
de continuer à vendre dans l’Hexagone, voire de maintenir leur production. La semaine dernière, les industriels, mais aussi les principaux syndicats de pharmaciens, avaient boycotté des discussions au ministère de la Santé, portant
justement sur de nouvelles baisses de prix.
D’ici à la fin du mois de mai, une liste de médicaments stratégiques sera établie, a aussi précisé le gouvernement. L’Agence nationale de sécurité du médicament sera en outre chargée d’établir un plan de préparation des épidémies hivernales (sécurisation des stocks, amélioration de la mise à disposition des données). Enfin, sous trois mois, un « plan blanc médicaments » activable en cas de situation exceptionnelle sera préparé.
Un retour à la normale d’ici à deux semaines ?
Au passage, le ministre de la Santé, François Braun, a promis hier sur Europe 1 le « retour à une situation normale dans les deux semaines », sur Europe 1. À cette date, selon lui, « on va revenir à un mois de stock supplémentaire en amoxicilline », grâce à la livraison prochaine dans les pharmacies d’un million de flacons de cet antibiotique. Même échéance pour le paracétamol, pour lequel « nous avons récupéré des stocks » , at-il indiqué. Des livraisons qui s’expliquent, a-t-il souligné, par « le travail fait par les industriels, qui ont activé toute la chaîne de production ».