Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Dimitri Yachvili DEMI DE MÊLÉE CATHODIQUE

L’ancien demi de mêlée du XV de France est dorénavant la voix des Bleus pour France Télévision­s avec, ce dimanche, le début du Tournoi des six nations en Italie.

- MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr Match Italie - France, ce dimanche, à 16 h, sur France 2.

Soixante et une sélections en équipe de France, vice-champion du monde en 2011, quatre Tournois des six nations dont deux Grands Chelems, autrement dit Dimitri Yachvili est un homme qui a quasiment tout gagné en rugby avec le maillot de l’équipe de France. Voilà près de dix ans que l’ancien joueur de Biarritz commente son sport, d’abord sur BeIn Sports puis sur TF1 et, enfin, sur France TV où il prête sa voix aux matchs des Bleus notamment. Alors que l’équipe de France débute son Tournoi des six nations, ce dimanche en Italie, le natif de Brive-laGaillard­e explique en quoi cette année 2023 sera forcément particuliè­re pour le rugby français avec, en point de mire, la Coupe du monde en France en octobre.

Les Bleus sont les tenants du titre du Tournoi des six nations avec un grand chelem à la clé (cinq victoires en cinq matches), sont-ils les favoris à leur succession ?

Quand vous êtes tenants du titre, vous êtes encore plus attendus que d’habitude. On connaît aussi la difficulté d’un tournoi une année impaire avec trois déplacemen­ts. Ce n’est jamais évident, non plus, de gérer un tournoi lors d’une année de

Coupe du monde. Il faut clarifier le groupe, c’est aussi le dernier grand tournoi avant le Mondial. L’avantage, c’est que l’on va jouer en Irlande dès le deuxième match, le 11 février, on va vite être fixé.

Avez-vous souvenir d’une équipe de France aussi dominatric­e ?

À quelques mois d’une Coupe du monde, non. Je me souviens qu’en 1999, on va en finale. Mais, en 1997, on prend 52 points à la maison contre l’Afrique du Sud ! Là, ces Bleus sont dominateur­s en Europe mais également dans le monde, on est deuxième au classement mondial, on a battu l’Australie et l’Afrique du Sud en novembre. Les Bleus ont un nouveau statut à assumer et ce n’est pas évident. D’autant plus que l’on préfère être outsider mais les mentalités sont en train de changer.

« Ces Bleus sont dominateur­s en Europe mais également dans le monde »

Le fait de jouer une Coupe du monde en France, en octobre, avantage-t-elle les Bleus ?

C’est une pression supplément­aire, on le sent avec l’engouement populaire et médiatique. Mais en 2007, on s’était mis trop de pression et on était passé à côté de notre premier match à la maison contre l’Argentine. J’ai le sentiment que la génération actuelle est mieux préparée, que les joueurs sont mieux préparés mentalemen­t depuis leur plus jeune âge.

Comment expliquer cette nouvelle domination des Bleus ?

Les autres nations majeures sont moins fortes. La Nouvelle-Zélande domine moins son sujet, les Anglais stagnent depuis leur titre mondial de 2019, l’Irlande et l’Afrique du Sud restent des grosses nations aussi mais la France est sur une dynamique différente. On a rattrapé le retard depuis 2019 et notre rugby est toujours basé sur l’inspiratio­n, la liberté, le French flair, mais avec aussi tous les apports du rugby moderne avec les stats.

La Nouvelle-Zélande, pour la première fois, a l’air de faire moins peur. Pourquoi ?

C’est vrai qu’ils font moins peur. Il y a un creux génération­nel et c’est presque inquiétant de les voir comme ça. D’autant plus qu’on sera dans leur poule durant la Coupe du monde, c’est notre premier match. Le jour où ils vont avoir le déclic, ça va faire mal, faut espérer que cela n’arrive qu’en 2024 (rires).

Voilà près dix ans que vous commentez des matchs, était-ce une reconversi­on prévue ?

Pas du tout et j’ai été très surpris du plaisir pris en commentant.

C’est une manière d’apprécier le rugby sans la pression du résultat et sans les sacrifices de la semaine à l’entraîneme­nt (rires). J’ai fait mon apprentiss­age à BeIn Sports, je suis ensuite passé par TF1 lors de la Coupe du monde 2019 et là je suis très heureux de suivre les Bleus sur France TV. C’est un honneur. J’essaie d’apporter une touche sur le plan tactique et technique tout en étant impartial et neutre même si personne ne m’en voudra d’être chauvin avec l’équipe de France (rires).

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(DR) Dimitri Yachvili.

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