Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Arthur se lance dans l’hôtellerie à Saint-Tropez

L’animateur télé s’allie à la famille du fondateur de Naf Naf pour reprendre le Mas Bellevue avec l’ambition d’en faire un 5 étoiles, équivalent palace. Mais pourquoi Odette Jacquet a-t-elle dit « Oui » ?

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Pas évident de dire adieu à cinq décennies d’activité. Et pourtant la signature cette semaine entre les familles Jacquet, Pariente et Jacques Essebag, plus connu sous le prénom d’Arthur, scelle la cession du Mas Bellevue. Une nouvelle ère pour le fleuron hôtelier tropézien de la route de Tahiti.

« Il y avait plein de monde au portail depuis des années pour faire l’affaire du siècle ! rit Odette Jacquet. J’aurais aimé ne jamais vendre, mais c’est à eux que j’ai dit oui. J’ai fait ici tout ce que je pouvais faire, alors pourquoi ne pas passer le relais ? Arthur et les Pariente sont fort sympathiqu­es et ont la capacité de monter en gamme pour faire de l’hôtel une merveille. Exactement ce que j’aurais fait si j’en avais les moyens. Mais que voulez-vous, ce n’est pas à 74 ans que les banques vont me prêter de l’argent pour cela. Alors ce sont eux qui vont accomplir le rêve qui m’était cher ! », sourit l’ex-propriétai­re, qui profite pour un temps encore d’une dépendance de son bien où elle vivait jusque-là.

Un siècle d’histoire

Le ton est rieur mais forcément l’émotion n’est pas loin. Comment peut-il en être autrement lorsqu’on tourne une page familiale qui s’écrit depuis un siècle ?

« C’est mon grand-père maternel qui a acheté le terrain. Un vignoble à l’époque. J’ai hérité très jeune, à 5 ans, lorsque maman est décédée. Comme mon père avait une entreprise

de maçonnerie, il s’est dit “On va faire une grande maison ! ”. Puis ce sont une quinzaine de chambres qui ont vu le jour pour de la location avant de devenir un hôtel doté

d’une vingtaine de chambres en 1970. Un petit deux étoiles seulement, mais à l’époque, même les gens riches aimaient ce côté authentiqu­e et dépaysant », raconte

Odette Jacquet. D’extensions en embellisse­ments, Le Mas Bellevue, posté sur son promontoir­e de 2 hectares avec vue mer, a fini par devenir un quatre-étoiles aux 53 clés très couru pour ses fêtes et son ambiance familiale.

Fréquenté par Brigitte Bardot, Juliette Gréco et nombre de célébrités, l’établissem­ent est donc racheté par l’une d’entre elles.

Le téléphone pleure

Arthur serait en effet majoritair­e dans cette affaire qui le lie aux Pariente. Ses « voisins tropéziens » puisque leur autre hôtel, Lou Pinet, se situe tout proche de sa résidence tropézienn­e, jadis propriété du héros des J.O. de 1968, Jean-Claude Killy.

« Je l’ai rencontré plusieurs fois. Jamais comme client mais en tant qu’acheteur. Quelqu’un de très amical. Il n’était pas là pour la signature, mais il m’a appelée tout de suite après. C’est une très jolie page qui se tourne. On se sera bien amusé. Même si des clients qui téléphonai­ent pour faire leur habituelle réservatio­n estivale ont pleuré cette semaine en apprenant que j’avais vendu », termine Odette Jacquet, qui, elle, rendra définitive­ment sa clé en mars.

 ?? (Photo Franz Chavaroche) ?? Atout phare de l’établissem­ent, ses deux piscines avec l’une des plus belles vues sur la mer de Saint-Tropez.
(Photo Franz Chavaroche) Atout phare de l’établissem­ent, ses deux piscines avec l’une des plus belles vues sur la mer de Saint-Tropez.

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