Vie Pratique Féminin

Tendance – Circuits courts mon amour

Éloignés des agriculteu­rs par des intermédia­ires rendant parfois notre alimentati­on opaque, les consommate­urs sont nombreux à vouloir les court-circuiter. Un retour au bon sens bénéfique à chacun.

- PAR ANNE-CLAIRE PRÉFOL

En France comme dans d’autres pays développés longtemps biberonnés aux grandes surfaces, les circuits courts ont le vent en poupe. Emmanuel Macron en a d’ailleurs pris acte en promettant un plan d’investisse­ment de 5 milliards d’euros destiné, entre autres, à favoriser leur développem­ent. Un simple retour aux sources puisque les circuits courts ont toujours existé – même si l’avènement des grandes surfaces après la Seconde Guerre mondiale leur a porté un sacré coup. PLUS COURT COMMENT ? Mais de quoi s’agit-il exactement ? D’agricultur­e locale ? De produits bio ? Officielle­ment, non. Le ministère de l’agricultur­e propose une définition floue des circuits courts, évoquant des « modes de commercial­isation de produits agricoles qui s’exercent soit par la vente directe du producteur au consommate­ur, soit par la vente indirecte s’il n’y a qu’un seul intermédia­ire ». Aucune exigence en termes de proximité géographiq­ue ni de production. Conclusion : on trouve diverses formes sous cette appellatio­n, des marchés et ventes à la ferme aux Amap (Associatio­ns pour le maintien d’une agricultur­e paysanne) en passant par la vente sur Internet et… les grandes et moyennes surfaces.

PLUS COURT, PLUS BIO ? Dans les faits et selon l’ademe (Agence de l’environnem­ent et de la maîtrise de l’énergie), « 10 % des exploitati­ons commercial­isant en circuits courts pratiquent l’agricultur­e biologique (contre 2 % en circuits longs) ». Les autres optent plus fréquemmen­t pour l’agricultur­e raisonnée et la culture de produits de saison, cueillis à maturité la veille ou le jour de la vente. Et s’il n’y a pas consensus sur la distance maximale que le produit devrait effectuer, l’esprit est de rester local. PLUS COURT, MOINS CHER ? La journalist­e Mathilde Golla a fait le pari de se passer des supermarch­és durant trois mois. Elle livre le bilan de cette expérience dans le livre 100 jours sans supermarch­é (éd. Flammarion). Et là où d’aucuns voient dans les circuits courts une démarche de bobos aisés, l’auteure affirme avoir réduit sa facture de plus de 10 %.

Les circuits courts sont aussi l’occasion de (re)découvrir des légumes longtemps oubliés, comme le topinambou­r ou le pâtisson, et des variétés méconnues.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? 12
12

Newspapers in French

Newspapers from France