Je choisis les soins bio
Sur quels principes repose la cosmétique bio ? Offre-t-elle de solides garanties de sérieux et d’efficacité ? On vous dit tout, avec l’aide d’une experte, Chloé Volant, responsable de projets recherche & développement cosmétique au sein du groupe Léa Natu
Une bonne crème, c’est quoi ?
C’est une crème qui comporte des ingrédients ayant prouvé leur efficacité. Un cosmétique agit en surface de la peau. Il regroupe quelques-uns des composants obligatoirement recensés dans la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients). On trouve donc sur tous les produits une liste standardisée. Les ingrédients apparaissent par ordre décroissant. Le premier est très souvent aqua, pour eau. Les quatre premiers comptent donc beaucoup. Logiquement, on se dit que plus la recette est courte, plus le produit est sain. Pas du tout, « il est tout à fait possible d’avoir une liste courte avec des ingrédients de synthèse, nocifs », confirme Chloé Volant.
La cosmétique bio, ça date de quand?
« Le bio s’est développé avec l’agriculture, lorsqu’un groupement d’agriculteurs bio né en 1958 en France a donné naissance aux premiers cahiers des charges, suivis par l’institution du logo AB en 1980 en France, explique Chloé. La cosmétique bio est arrivée après, quand a émergé une remise en cause du “tout chimie”. » La polémique sur les parabens est survenue en 2005, et la Commission européenne a fini par en interdire plusieurs en 2015. Ces conservateurs 100 % synthétiques sont à la fois soupçonnés d’être cancérogènes et perturbateurs endocriniens, néfastes pour notre fonctionnement hormonal.
Les conservateurs sont-ils toxiques?
« Utilisés pour leurs propriétés antibactériennes
et antifongiques, ils représentent l’une des principales sources de risque d’irritation et/ou d’allergie en cosmétique », résume la pro. En juillet 2019, la mention « sans parabens » sera interdite. Un produit pouvait l’afficher et renfermer d’autres conservateurs de synthèse. Dans le bio, ils sont interdits. Comment fait-on? « Certaines marques privilégient les ingrédients naturels comme l’alcool et les huiles essentielles, ou développent un conservateur breveté, comme le complexe protect 3C de la ligne
Eau thermale de Jonzac. »
Combien de labels bio?
La liste est longue : Cosmébio, Ecocert, Natrue, Nature & Progrès, Cosmos Organic pour les français. On trouve fréquemment le label allemand BDIH, le suédois Le Cygne blanc, l’italien ICEA, l’anglais Soil Association… Tous garantissent une réduction maximale des composants de synthèse. Attention : un produit peut être végan sans être bio, ce sont deux labels très différents.
En résumé, ça évite quoi? Les produits labellisés bio ne contiennent pas d’organismes génétiquement modifiés (OGM) ni de parfums, de colorants ou de pigments de synthèse, encore moins d’huiles minérales (paraffine, silicones…) et surtout pas de conservateurs artificiels (glycols, phénoxyéthanol, parabens, formol…).
Le bio est-il aussi efficace ?
Oui ! « Les tests d’efficacité et de tolérance sont identiques à ceux réalisés en cosmétique conventionnelle. En termes de sensorialité, nous réalisons des “panels matchs” sur l’ensemble de nos produits à l’aveugle pour nous assurer que les textures, les parfums sont identiques à ceux de la cosmétique conventionnelle », précise Chloé. Et c’est vrai que depuis cinq ans, les progrès sont perceptibles et indéniables.
“Plutôt que d’éviter un produit particulier, j’inviterais quelqu’un qui ne s’y connaît pas à se diriger vers des soins labellisés Cosmébio, le label de référence en France”, conseille Chloé Volant.