Restons connectés
La biologie participative, également appelée biohacking, se donne pour objectif de favoriser la diffusion des connaissances auprès du plus grand nombre et de stimuler l’innovation en donnant à tout un chacun l’opportunité d’accéder au matériel scientifiqu
Un mouvement qui prend de l’ampleur
Do it yourself, open source et communauté collaborative sont les trios piliers de la biologie participative. Ce mouvement, né voilà une dizaine d’année aux Etats-Unis, prend de l’ampleur et se développe dans les quatre coins du monde. Laboratoires alternatifs, garage abritant des clubs scientifiques, pièce aménagée à cet effet dans la maison… les biohackers se contentent de peu pour mener leurs recherches. Issus d’univers très diversifiés, ils ont en commun une grande curiosité, un attrait pour la biologie et la volonté de faire des choses utiles pour les Hommes et l’environnement. Ces laboratoires alternatifs sont souvent équipés de matériel chiné et de machines fabriquées à partir de matières recyclées : la lampe d’une guirlande pour faire une lumière bleue indispensable pour voir l'ADN, une boîte d'emballage en polystyrène qui devient un incubateur… tous les moyens sont bons pour réduire les coûts et donner ainsi l’occasion à toutes les personnes intéressées par la biologie l’occasion de s’adonner à sa passion. Les biohackers insistent d’ailleurs sur le fait que la biologie est loin d’être l’apanage d’une élite intellectuelle et que chacun peut s’y mettre à son rythme avec l’aide de la communauté.
Que fait-on dans un hacklab ?
Les hacklabs sont encadrés par des bénévoles qui oeuvrent pour la vulgarisation scientifique. Souvent diplômés d’écoles prestigieuses, ils partagent leur savoir avec les membres du laboratoire et les soutiennent dans leur recherche. Il n’est d’ailleurs pas rare que des équipes pluridisciplinaires se forment autour de projets ambitieux au sein de ces laboratoires débordant de créativité et d’énergie. Outre le classique séquençage de l’ADN, très pratiqué les biologistes en herbe, les membres mènent des recherches visant à innover au service de l’humanitaire et de l’écologie. Carburant alternatif, piles vertes, testeurs de la qualité de l’air, mais également tests de grossesse à prix réduit et bien plus encore, les apprentis biologistes s’appliquent à être utiles et à faire profiter la Terre et ses habitants des fruits de leurs recherches. Notons que ces laboratoire sont gérés et financés par les membres. Cette autonomie n’est pas vue d’un très bon oeil par tout le monde et certains détracteurs des hacklabs mettent en garde contre les éventuelles dérives…
Les biohackers s’engagent
Une bactérie génétiquement modifiée qui pourrait « s’échapper » d’un laboratoire alternatif ou encore des expériences ayant des fins malveillantes, tels sont les scénarios redoutés par certains qui réclament une réglementation stricte de la biologie participative. Le collectif international DIYBio.org, qui oeuvre pour la mise en place d’une communauté productive et sûre de biohackers, a réagi à travers une charte stipulant que «la biotechnologie doit être utilisée uniquement à des fins pacifiques, dans le respect des règles de transparence, de sécurité, de respect du vivant et de responsabilité, pour promouvoir la science citoyenn.»
L’aide des professionnels
Est-ce la guerre entre les laboratoires professionnels et les labos DIY ? Pas du tout ! En effet, contrairement à certaines idées reçues, il n’y a aucune rivalité entre les professionnels et les hacklabs qui ne mènent pas le même type de recherches. Dans la pratique, beaucoup de labos DIY bénéficient de l’aide des professionnels qui leur font don de matériel afin de les aider à avancer dans leurs recherches.
Qui peut devenir biohacker ?
Tout le monde ! Internet regorge de ressources académiques dans plusieurs domaines de recherche, cours et articles scientifiques, bases de données publiées par les laboratoires publics et de logiciels servant de support à diverses recherches. A cela s’ajoute le soutien d’une communauté bienveillante qui soutient et guide tous les membres des hacklabs, y compris les novices pour les guider dans leurs recherches et leur donner les ABC de la biologie participative. Aux Etats-Unis, pays d’origine du biohacking, de plus en plus de personnes choisissent de quitter une situation professionnelle confortable pour se consacrer à la biologie participative.