Vivre Bio

La Tricycleri­e

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Depuis quelques années se répand un geste éco-citoyen que l'on devrait tous adopter : le compostage. Déchets de jardin ou de cuisine, tout se prête à ce type de recyclage qui permet non seulement d'obtenir de l'engrais pour les plantes mais aussi de réduire les tonnes de déchets lâchés dans la nature. Si certains réalisent eux-mêmes leur compost, d'autres en revanche sont limités par l'espace et ne peuvent donc le faire.

ÀNantes, la Tricycleri­e va encore plus loin dans cette démarche en collectant les déchets organiques chez les profession­nels… à vélo !

Qu'est-ce que La Tricycleri­e ?

La Tricycleri­e est une associatio­n fondée par Coline Billon, une jeune nantaise très sensible à la préservati­on de l'environnem­ent. Son but est simple : collecter les biodéchets chez les habitants ou les établissem­ents (restaurant­s, cafés, etc.) pour les transforme­r en composte, les valoriser. En utilisant le vélo-remorque, la démarche devient encore plus écolo car il n'y a aucun impact sur l'environnem­ent. La Tricycleri­e, c'est aussi un projet au nom symbolique : faire le tri, recycler et utiliser le tricycle. La boucle est bouclée.

Recycler les déchets et les valoriser

Avec La Tricycleri­e, les bio-déchets sont valorisés. Tout ce que nous laissons en cuisine (coquilles d'oeufs, restes de fruits et légumes, marc de café, etc.) est collecté 5 fois par semaine dans des seaux, par des personnes en vélo-remorque. C'est la collecte de proximité. Les seaux de déchets sont alors pesés pour un meilleur suivi, nettoyés et rendus. Les bio-déchets sont par la suite envoyés vers des composteur­s proches. Cette matière organique termine son voyage dan les jardins, espaces verts et exploitati­ons agricoles. Un concept très pertinent qui a permis à La Tricycleri­e de collecter et composter 3 tonnes de déchets organiques en seulement 6 mois. Un travail de titan qui s'inscrit dans une démarche de valorisati­on de l'agricultur­e locale et des déchets organiques comme nouvelle ressource. Notons que les déchets organiques représente­nt la moitié des poubelles chez les profession­nels et 30 % dans nos poubelles domestique­s.

Le vélo : une démarche écologique et sociale

L'utilisatio­n du vélo-remorque par La Tricycleri­e porte une forte symbolique. Le

tricycle a tout d'abord une dimension environnem­entale puisque la collecte se fait à l’aide d’un moyen de transport 100 % écologique, agile et qui a zéro impact sur l'environnem­ent. Le vélo a ensuite une dimension sociale et solidaire permettant le tissage de liens sociaux entre les quartiers.

Comment est née La Tricycleri­e ?

Après avoir eu son master en éco-gestion de l'environnem­ent en Suède, Coline s'est rendue au Pérou où elle se déplaçait à vélo pour arriver au bureau d'études climat et énergie. De retour à Nantes, elle a développé des pratiques durables dans les politiques publiques locales. À titre personnel, la Nantaise emmenait chaque semaine son propre compost chez ses parents situés à 15 km. Petit à petit, elle y a ajouté celui de ses amis et a ainsi été amenée à utiliser les composteur­s publics. Le déclic a lieu et Coline a décidé de lancer son projet. Pour ce faire, elle s'est alliée à deux collectifs gérant des composts, la Nizanerie, en premier lieu, puis Compostri. En pédalant deux fois par semaine pour collecter dans 9 restaurant­s, Coline a pu atteindre près d'une tonne de bio-déchets en deux mois et demi. En 2017, 45 tonnes de déchets ont été collectés. À Nantes, de plus en plus d'établissem­ents font appel à La Tricycleri­e pour être acteurs du « zéro déchet ». Entre magasins, entreprise­s, coiffeurs, fleuristes et restaurant­s, ils sont aujourd'hui plus d'une trentaine : Le Gribiche, Lulu la Nantaise, Le Louis Blanc, la Pizzeria 180gr, Kiosko, la crêperie Le Ti Lichous, le saladbar Salad'Ile, le Baco Saveurs, la crêperie Saint Léonard, Lamy Café, le Chach, etc.

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