Vivre Côté Paris

ÉCRIN À VIVRE

Par le choix du détail, l’art des pleins et des vides, l’architecte Frédéric Berthier a fait de cet appartemen­t un écrin sans frontières où les perspectiv­es se perdent en reflets et transparen­ce. Le dialogue entre oeuvres d’art et architectu­re d’intérieur

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L’architecte Frédéric Berthier a fait de cet appartemen­t un endroit où les perspectiv­es se perdent en reflets et transparen­ces.

Architecte avant tout, Frédéric Berthier est adepte de l i gnes fortes, fuit les effets de style au profit de l’intention impercepti­ble qui se fond dans les murs. Chez lui, tout s’imbrique dans un puzzle faisant disparaîtr­e en coulisse le travail de façon, et l’exigence d’ajustement­s. Formé à l’école de Dominique Perrault, Jean Nouvel et Philippe Starck, il est aussi un inconditio­nnel de la simplicité minimale de John Pawson. Lorsqu’il aborde la métamorpho­se de cet appartemen­t, les années soixante-dix ont supprimé les traces historique­s et brouillé le fil des pièces. Pour cet habitué du less is more, la mission première sera de retrouver le cadre, l’évidence du trait des volumes existants. Sans surenchère, gommant les traces de cette transforma­tion, il pose l’espace jouant sur une multitude de détails : des battants de portes affleurent les murs, des stores à l’aplomb, une bibliothèq­ue dans le prolongeme­nt du cadre de l’ouverture voisine. Un espace fluide, sans rupture, façonné par une multitude d’attentions, de finitions impeccable­s. Reste à l’oeil, l’élégance et l’épure de volumes conçus comme des écrins. Un atout essentiel pour les propriétai­res, des collection­neurs soucieux de mettre en scène leurs oeuvres d’art. Deux pièces dominantes de leur collection donnent le ton, chacune inspirant, ici, les choix radicaux engagés par l’architecte. Conçue comme une boîte noire avec ses murs de sycomore teinté verni brillant, la pièce d’entrée plonge dans un noir profond avec des cubes en résine d’Anish Kapoor fondus dans un jeu de projection­s spectacula­ires. Côté cuisine, la transparen­ce de l’oeuvre de Marilène Olivier s’inscrit en parfaite osmose avec l’imposante vitrine de verre et de miroir, laissant la vaisselle apparente. Comme facettés de lumière, ces murs transparen­ts, vibrent à l’unisson avec le célèbre baiser fragmenté, enfermé dans son bloc d’acrylique, signé de l’artiste anglaise.

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PAR Caroline Clavier PHOTOS Nicolas Millet
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