Vivre Côté Paris

MAÎTRE EN LUMIÈRE

- PAR Virginie Bertrand

Les luminaires d’art des ateliers Perzel illustrent un savoir-faire d’exception.

JEANPERZEL, MAÎTRE VERRIER, ORFÈVRE, INVENTEUR, RÉVOLUTION NE LA LUMIÈRE DANS LES ANNÉES 1920. PRESQUE CENT ANS PLUS TARD, SES ATELIER S POURSUIVEN­T L’ AVENTURE ET RÉALISENT CHAQUE LUMINAIRE À LA MAIN DANS LES PLUS BELLES MATIÈRES. LES LIGNES ART DÉCO CONFÈRENT AUX CRÉATIONS UNE ÉTERNELLE MODERNITÉ.

En bordure du parc Montsouris, la maison Jean Perzel accueille depuis trois génération­s les rois, les stars, les décorateur­s les plus reconnus. Jean Perzel invente dès 1923 l’éclairage moderne : un esthétisme fonctionna­liste pour une lumière apprivoisé­e, puissante, mais sans éblouir. Et se fait connaître internatio­nalement en participan­t à de nombreux salons, de Paris à New York. Logé dans un sublime immeuble Art déco qu’il commande à l’architecte RouxSpitz qui obtient le prix de Rome en 1920, Jean Perzel crée pour les rois du Maroc, de Siam, de Belgique, les bureaux de Henry Ford, le paquebot Normandie, les palaces comme le Ritz ou le Dorchester. Il assemble le verre et le bronze pour des lampes sculptures, étudie les lois de l’optique, travaille la qualité de la lumière. Aujourd’hui, à la suite de son père François Raidt, neveu de Jean Perzel qui lui succéda, Olivier Raidt perpétue la tradition, entouré des meilleurs verriers, bronziers, vernisseur­s, polisseurs, sableurs, ajusteurs, repousseur­s, tourneurs. Chaque compagnon exerce son savoirfair­e sur des machines qui datent de la première heure comme le laminaire. « Les matières que nous travaillon­s ont une âme, une vie. Pour le verre optique, nos maîtres-verriers créent des lamelles de cristal, l’assemblage avec le bronze nécessite plusieurs limes, chaque pièce est numérotée, comme un puzzle, puis signée. Ni vis apparente, ni colle. De cinquante à plus de cent cinquante heures sont nécessaire­s suivant le modèle », souligne Olivier Raidt. « C’est un travail d’amour. La lumière, c’est la vie. Une belle lumière chez soi donne le moral, embellit un lieu, gomme les ombres . » Chaque année, entre 800 et 1 200 créations sortent des ateliers Perzel. « Un théâtre sur deux à Paris est équipé en Perzel, nous faisons de plus en plus de yachts, d’avions privés, mais il y a aussi des luminaires à 500 euros . » On peut toujours acquérir les appliques du musée d’Art moderne, les modèles « 652 » de l’ONU, « 514 » du Normandie, la lampe ronde de la Cité universita­ire ou les dernières créations d’Oliver Raidt. Un investisse­ment lumineux.

 ??  ?? 4. 1. 5. 2. 3. 1. L’iconique lampe « 162 » de Jean Perzel, 1927, choisie par Le Corbusier, quatre cylindres en verre optique émaillé extra-blanc. 2. Lampe « 509 bis », de Jean Perzel, au cache pivotant adaptant l’intensité lumineuse, 1929, pour la Cité universita­ire. 3. Jean Perzel et son neveu François Raidt, en 1954. 4. Applique « 651 », vasques bronze, dalles de verre dépoli, pour l’ONU. 5. Lampe « 514 » choisie pour le paquebot Normandie. L’ensemble signé Jean Perzel.
4. 1. 5. 2. 3. 1. L’iconique lampe « 162 » de Jean Perzel, 1927, choisie par Le Corbusier, quatre cylindres en verre optique émaillé extra-blanc. 2. Lampe « 509 bis », de Jean Perzel, au cache pivotant adaptant l’intensité lumineuse, 1929, pour la Cité universita­ire. 3. Jean Perzel et son neveu François Raidt, en 1954. 4. Applique « 651 », vasques bronze, dalles de verre dépoli, pour l’ONU. 5. Lampe « 514 » choisie pour le paquebot Normandie. L’ensemble signé Jean Perzel.

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