Vivre Côté Paris

PONTI, INFINIMENT GRAND

- PAR Cécile Vaiarelli

Au musée des Arts décoratifs, première rétrospect­ive française du génial italien.

LE MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS MET EN SCÈNE EN SIX AMBIANCES, SIX DÉCENNIES, LA CARRIÈRE EXCEPTIONN­ELLE DE GIO PONTI DANS LES DOMAINES DE L’ ARCHITECTU­RE, DU DESIGN, DE L’ A MÉNAGEMENT D’ INTÉRIEUR ET DE L’ ÉDITION. PREMIÈRE RÉTROSPECT­IVE EN FRANCE D’UN GÉNIE PROLIFIQUE, L’ HISTOIRE COMMENCE EN 1921…

Vouloir embrasser la pensée ample de Gio Ponti d’un seul geste, serait comme vouloir raconter l’Italie tout entière en route pour la modernité. De sa naissance en 1891 à 1979, année de son éclipse, Gio Ponti a vécu plusieurs vies. Chaque tentative de définition de l’homme chasse et enrichit la précédente. Quelle raison aurionsnou­s de choisir entre l’oeuvre de l’architecte, du designer, du peintre, de l’écrivain, du décorateur ? Du détail au tout, Gio Ponti fut une étoile ouvrant les perspectiv­es d’un nouvel art de vivre. L’exposition est le fruit d’un récolement d’objets et d’archives inédits. La chronologi­e de « l’homme multiple » développe le projet en six ambiances pour six décennies, scénograph­iées par l’agence Jean-Michel Wilmotte & associés, avec la collaborat­ion du graphiste Italo Lupi. Le temps d’admirer la villa Planchart à Caracas, abstractio­n moderniste des années 1960 et oeuvre d’art totale, l’on rencontre la chaise « Superlegge­ra », icône du design italien toujours éditée par Cassina, puis la revue Domus, créée par Gio Ponti et source d’une continuité de pensée sur le potentiel expressif des matériaux de l’artisanat et de l’architectu­re. Au détour des objets, l’élégante théière « Aero » dessinée pour Christofle, un service de table aux géométries joyeuses édité par Franco Pozzi, la resplendis­sante machine à café « La Cornuta », les porcelaine­s raffinées Richard Ginori… À voir ou à vivre, l’hôtel Parco dei Principi à Sorrente et sa clarté solaire en céramique blanc et bleu, la tour Pirelli à Milan qui défie la ville dans les années 1960… Du mobilier à l’architectu­re d’intérieur, à l’espace domestique, à l’artisanat d’art, au développem­ent industriel, le génie créatif de Gio Ponti s’immisce partout. La richesse et l’originalit­é de son oeuvre restent suspendues à une pensée généreuse, joyeuse, colorée. En se réinventan­t sans cesse, elles résument la « Maison italienne », comme l’expression d’une authentiqu­e civilisati­on moderne et internatio­nale.

 ??  ?? 2. 3. 4. 1. 1. Au cours des années 1950 et 1960, le style Gio Ponti fait le tour du monde avec d’importante­s commandes privées. À ce titre, la villa Planchart à Caracas est un manifeste. 2. En 1957, la chaise « Superlegge­ra », devient une icône du mobilier italien. 3. Jeux de formes, de surfaces et de couleurs seventies, avec cette table pliante en formica, bois et laiton. 4. Phare dans la ville. À l’aube des années 1960, la tour Pirelli est le premier gratte-ciel érigé à Milan.
2. 3. 4. 1. 1. Au cours des années 1950 et 1960, le style Gio Ponti fait le tour du monde avec d’importante­s commandes privées. À ce titre, la villa Planchart à Caracas est un manifeste. 2. En 1957, la chaise « Superlegge­ra », devient une icône du mobilier italien. 3. Jeux de formes, de surfaces et de couleurs seventies, avec cette table pliante en formica, bois et laiton. 4. Phare dans la ville. À l’aube des années 1960, la tour Pirelli est le premier gratte-ciel érigé à Milan.

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