TISSEUSE D’HISTOIRES
Avec une vision à 360°, Emilie Paralitici, directrice de création et de l’image de Métaphores, ouvre une nouvelle séquence de la maison.
AVEC UNE VISION À 360° QUI PREND EN COMPTE LA MÉMOIRE DE CET ÉLECTRON LIBRE DU PAYSAGE TEXTILE, EMILIE PARALITICI, DIRECTRICE DE CRÉATION ET DE L’IMAGE, OUVRE UNE NOUVELLE SÉQUENCE CHEZ MÉTAPHORES. ELLE REPENSE LA MAISON EN PROFONDEUR, DANS SES FIBRES, À TRAVERS SES COLLECTIONS, MAIS AUSSI PAR UN REPOSITIONNEMENT D’UNE TOTALE COHÉRENCE.
Elle restitue l’usure du temps, imagine le tissu autrement et ailleurs que sur les murs, les fenêtres, les assises… Pourquoi pas en panneaux décoratifs, en tentures murales pour séparer des espaces. Emilie Paralitici aime jouer sur la transparence et la lumière, sur les associations contrastées, expérimenter des teintures naturelles en accompagnant les enjeux environnementaux et en identifiant des solutions respectueuses et durables. Elle souhaite ouvrir Métaphores à de nouvelles perspectives, et tisser des liens avec des artistes, des designers, des créatifs.
Au commencement. Le choix d’un nom qui porte les fondements dans son étymologie. Comme un retour aux sources, Emilie s’y accroche comme on amarre un bateau. « “Méta” est un préfixe qui vient du grec et exprime à la fois, la réflexion, le changement, la succession, le fait d’aller au-delà. Alors que “phore”, en grec phorós (porteur) est un suffixe qui exprime l’idée de porter ». Le logo réunira les deux mots pour n’en faire qu’un, et inventer une synergie autour d’un nom qui a son propre sens. Aussi, Emilie a été invitée par Métaphores à redéfinir un paysage de marque en faisant émerger des points forts, et en réaffirmant des valeurs essentielles. En nouvelle directrice de création et de l’image, elle s’est fixé une feuille de route qui tient du panoramique, tant le spectre est large. Respectueuse des fondements, elle s’inscrit dans une continuité. Elle propose avec sa première collection un recentrage sur les valeurs de la marque.
De l’émotion à l’expérience. « Transformer les émotions en expériences», telle est la philosophie contenue par ces trois lignes que sont Métaphores, Le Crin et Verel de Belval. Métaphores s’illustre par une sélection rigoureuse et précise de fibres naturelles, puisant son répertoire dans des matières aussi nobles que brutes, sublimées par des colorations et un supplément d’âme et d’esprit qui en accompagne tout le raffinement. Le Crin, labellisé « Entreprise du Patrimoine Vivant », est le dernier atelier au monde à tisser à la main le crin de cheval autour d’un savoir-faire d’exception. Verel de Belval perpétue la tradition des grands soyeux lyonnais s’appuyant sur la maîtrise de techniques traditionnelles mais guidé par un esprit d’innovation.
Lignes d’intentions. «Faire vibrer la fibre émotionnelle». Vaste programme qui pourrait se limiter à une belle accroche, mais l’intention est bien là. Pas de surenchère intempestive dans le vocabulaire, pas de dilution dans le répertoire, pas de compromis facile. « À la fois éditeur et tisseur d’étoffes d’ameublement, Métaphores transforme les émotions en expériences. » Aussi discrètement que la marque qu’elle a rejointe il y a six mois, Emilie Paralitici souhaite marier patrimoine et avant-garde, créer des passerelles au sein des lignes Métaphores, enrichir les propositions et stimuler l’éclectisme.
Nouvelle collection. Elle se nomme Néolympique. Comme la contraction de deux époques, deux univers, deux lectures aussi. La première propose un voyage inspiré de la Grèce, berceau des Jeux Olympiques, et en offre une traduction entre minéralité, architecture patinée et statuaire antique. La seconde s’approprie le graphisme des lieux sportifs à travers des lignes, des motifs, des couleurs intenses. De cette étonnante combinaison, naissent des matières lumineuses, composées de lin et de coton, associées à des textures délicates et soyeuses.
Tisser un paysage de marque. Créations Métaphores devient Métaphores. Un nom qui s’épure et qui s’adjoint une signature autour d’une belle définition: Métaphores, tisseur d’inspirations. Même exercice introspectif avec une identité visuelle reconsidérée. « Le principe de combinaison est inscrit dans l’ADN de Métaphores », il se traduira donc par une intention typographique. Le choix de deux polices réunit en son nom. La Sérif, qui illustre la main, le geste, le savoir-faire, l’artisanat… et la Linéale, directement associée à l’esprit contemporain, précurseur, innovant de la marque.
Un espace-galerie. Emilie Paralitici et l’architecte Andrea Mosca proposent là encore, une expérience. Installé rue de Furstemberg, son nouveau showroom a été dévoilé en janvier dernier lors de l’événement Paris Déco Off. Imaginé comme une galerie, qui multiplie les points de vue sur des panneaux recouverts de tissus à la manière de tableaux. Andrea Mosca a conçu un espace où le chêne, le laiton et le verre se répondent au coeur d’un écrin nimbé de blanc. Des étagères en laiton accueillent une série de «flacons» dans un esprit d’officine, invitant à la découverte des gammes et des pentes de tissus présentées en harmonie de couleurs et de matières.
Multiplier les échanges. Emilie croise les temporalités. Elle a tiré le fil d’une histoire qui ouvre sur de multiples projets, comme cette installation éphémère intitulée «Hippocampe» pour laquelle Le Crin a invité l’agence d’architecture d’intérieur et de design RDAI à imaginer une création durant Paris Déco Off, avec l’atelier de tissage de crin de cheval installé dans la Sarthe. Les tissus que l’on y produit sont habituellement utilisés pour le revêtement d’assises et le gainage de panneaux. L’agence RDAI a conçu pour l’évènement, un panneau ornemental composé de neuf cents écailles confectionnées à base de crin de cheval, découpées au laser et mises en volume. Cette création a permis d’explorer de nouveaux horizons décoratifs pour ce matériau traditionnel. L’idée est de multiplier les rencontres, les échanges, les projets, de s’ouvrir à de nouvelles expériences et de dérouler le fil de l’histoire.