Vivre Côté Paris

ARTISANS DE DEMAIN

LILLE MÉTROPOLE SE FAIT L’ÉPICENTRE DES NOUVELLES RÉFLEXIONS MENÉES PAR DES CRÉATEURS INTERNATIO­NAUX, ESQUISSANT UNE AUTRE POSSIBILIT­É D’ÉCOSYSTÈME, DE LA CONCEPTION À LA CONSOMMATI­ON. L’EXPOSITION « LA MANUFACTUR­E, A LABOR OF LOVE », PRÉSENTE DES CRÉATIO

- PAR Virginie Bertrand

«Si on ne se décide pas à ralentir et à réinventer notre façon de produire, la planète sera perdue. Désormais le monde devient enfin visionnair­e et redessine le paysage culturel où les valeurs changent et le design en témoigne… Une autre époque nous donne espoir sur une tout autre façon de concevoir le succès, la renommée et le profit. Ici, le capital est humain. A labor of Love.» Tels sont les propos introducti­fs de Li Edelkoort, fondatrice du bureau d’anticipati­on des tendances Trend Union, et de son bras droit Philip Fimmano. Ils éclairent, en un surprenant rassemblem­ent «La Manufactur­e, a labor of Love», l’évolution du grand retour de l’Arts & Crafts décuplé dans une alliance aux technologi­es d’avant-garde, en faisant un territoire d’innovation. «Soudain main et machine se donnent la main et produisent des objets et des matières étonnantes… Ainsi les designers achètent ou fondent des véritables usines, mettent au point des collectifs de partage de lieux, travaillen­t de façon open source et recyclent les matières entassées dans nos terres et mers. Ils désirent faire du beau avec du laid, en transforma­nt les données. La joie de manufactur­er est palpable. Ces lieux de création, partage et fabricatio­n deviennent des véritables cottages industries». Certains partent du vivant à l’exemple de Gavin Munro s’appliquant à faire pousser des chaises sur les arbres. D’autres formulent leurs propres matériaux à partir de déchets, papier pour les assises de Morgan Doty et plastiques pour d’autres. Pauline Esparon s’intéresse aux rebuts des exploitati­ons de lin, fibres crues et tiges courtes, les extrapolan­t en textiles et objets. Le collectif Waste No More, aux USA, récupère les vêtements jetés et les recycle en tipis. Arnout Visser utilise la technique du «panier perdu» servant de moule à de futurs poufs de verre. Les objets perdent en pouvoir addictif, polluant mental autant que physique et gagnent en sens poétique et économique. Li

Edelkoort et Philip Fimmano pointent aussi un nouveau courant philosophi­que, le New Materialis­m, où chaque matière est considérée comme vivante et dégage de l’énergie. À revendre, à la sortie de cette grande messe du design.

« LA MANUFACTUR­E, A LABOR OF LOVE »,

Du 9 septembre au 11 novembre. Gare Saint Sauveur. 17, boulevard J.-B. Lebas, 59000 Lille. Tél. 03 20 52 10 39 et designisca­pital.com

 ??  ?? Abeer Seikaly, « Meeting Points », réalisé avec 58 Jordaniens. Une structure en tissu écologique permettant de fabriquer une tente pour réfugiés, 2019. Les commissair­es de l’exposition, Lidewij Edelkoort et Philip Fimmano. Dirk Vander Kooij et son robot, «Endless Chair», chaise fabriquée en impression 3D, à base de plastiques de réfrigérat­eurs recyclés. Dirk Vander Kooij, «Changing Vase», 2013. Marjan van Aubel et Jamie Shaw, moulent la «Well Proven Chair», à partir de déchets de bois et de bio-résine ajoutée, 2012.
Abeer Seikaly, « Meeting Points », réalisé avec 58 Jordaniens. Une structure en tissu écologique permettant de fabriquer une tente pour réfugiés, 2019. Les commissair­es de l’exposition, Lidewij Edelkoort et Philip Fimmano. Dirk Vander Kooij et son robot, «Endless Chair», chaise fabriquée en impression 3D, à base de plastiques de réfrigérat­eurs recyclés. Dirk Vander Kooij, «Changing Vase», 2013. Marjan van Aubel et Jamie Shaw, moulent la «Well Proven Chair», à partir de déchets de bois et de bio-résine ajoutée, 2012.
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