ARTISANS DE DEMAIN
LILLE MÉTROPOLE SE FAIT L’ÉPICENTRE DES NOUVELLES RÉFLEXIONS MENÉES PAR DES CRÉATEURS INTERNATIONAUX, ESQUISSANT UNE AUTRE POSSIBILITÉ D’ÉCOSYSTÈME, DE LA CONCEPTION À LA CONSOMMATION. L’EXPOSITION « LA MANUFACTURE, A LABOR OF LOVE », PRÉSENTE DES CRÉATIO
«Si on ne se décide pas à ralentir et à réinventer notre façon de produire, la planète sera perdue. Désormais le monde devient enfin visionnaire et redessine le paysage culturel où les valeurs changent et le design en témoigne… Une autre époque nous donne espoir sur une tout autre façon de concevoir le succès, la renommée et le profit. Ici, le capital est humain. A labor of Love.» Tels sont les propos introductifs de Li Edelkoort, fondatrice du bureau d’anticipation des tendances Trend Union, et de son bras droit Philip Fimmano. Ils éclairent, en un surprenant rassemblement «La Manufacture, a labor of Love», l’évolution du grand retour de l’Arts & Crafts décuplé dans une alliance aux technologies d’avant-garde, en faisant un territoire d’innovation. «Soudain main et machine se donnent la main et produisent des objets et des matières étonnantes… Ainsi les designers achètent ou fondent des véritables usines, mettent au point des collectifs de partage de lieux, travaillent de façon open source et recyclent les matières entassées dans nos terres et mers. Ils désirent faire du beau avec du laid, en transformant les données. La joie de manufacturer est palpable. Ces lieux de création, partage et fabrication deviennent des véritables cottages industries». Certains partent du vivant à l’exemple de Gavin Munro s’appliquant à faire pousser des chaises sur les arbres. D’autres formulent leurs propres matériaux à partir de déchets, papier pour les assises de Morgan Doty et plastiques pour d’autres. Pauline Esparon s’intéresse aux rebuts des exploitations de lin, fibres crues et tiges courtes, les extrapolant en textiles et objets. Le collectif Waste No More, aux USA, récupère les vêtements jetés et les recycle en tipis. Arnout Visser utilise la technique du «panier perdu» servant de moule à de futurs poufs de verre. Les objets perdent en pouvoir addictif, polluant mental autant que physique et gagnent en sens poétique et économique. Li
Edelkoort et Philip Fimmano pointent aussi un nouveau courant philosophique, le New Materialism, où chaque matière est considérée comme vivante et dégage de l’énergie. À revendre, à la sortie de cette grande messe du design.
« LA MANUFACTURE, A LABOR OF LOVE »,
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Du 9 septembre au 11 novembre. Gare Saint Sauveur. 17, boulevard J.-B. Lebas, 59000 Lille. Tél. 03 20 52 10 39 et designiscapital.com