Mutti, pour un tour repartie
Alors qu’en janvier dernier Martin Schulz tutoyait le score de la chancelière dans les sondages, le soufflé SPD est vite retombé et Angela Merkel a repris sa place de leader incontesté, caracolant en tête des sondages à 40 %, loin devant les sociaux-démocrates autour des 25 %. Après 12 ans de règne merkelien, le SPD veut retenir la leçon de ses échecs électoraux en chaîne et annonce cette fois-ci qu’il ne participera pas à une grande coalition. Pour l’Union se pose dès lors la question du partenaire de coalition. Les libéraux du FDP, partenaires historiques des chrétiens-démocrates, pourraient avoir la préférence s’ils réussissent leur retour au Bundestag. En 2013, il n’avaient même pas atteint le seuil des 5 % nécessaires pour siéger dans cette assemblée. Les Verts, partenaires habituels des sociaux-démocrates, seraient également susceptibles de s’allier à Merkel. A condition que la politique du gouvernement intègre une composante écologique plus affirmée, les ténors du parti semblent prêts à négocier. Aux extrémités de l’échiquier politique : la gauche radicale de die Linke et l’extrême droite de l’AfD. Les positions altermondialistes et anticapitalistes de l’un et l’euroscepticisme et l’islamophobie de l’autre ne semblent pas compatibles avec les engagements des conservateurs. Mais ces deux forces devraient sans aucun doute représenter une opposition présente dans l’hémicycle du Reichstag. Les observateurs se sont plaints tout l’été d’une campagne insipide, courue d’avance. Pourtant l’enjeu de l’élection du 24 septembre reste de taille : qui occupera la place à côté de l’indétrônable chancelière, et sera en mesure d’infléchir sa politique ?