Vocable (Allemagne)

Un Rastignac populiste à la tête de l’Autriche

- SANDRA JUMEL

Sebastian Kurz a commencé la politique à 17 ans, à 25 ans il était secrétaire d’Etat, à 27 ans ministre des Affaires étrangères et aujourd’hui, à seulement 31 ans, il est en passe de devenir le nouveau chancelier autrichien. Comme Matteo Renzi, Justin Trudeau ou Emmanuel Macron, il fait partie de cette génération de nouveaux Kennedy qui misent tout sur la communicat­ion et jouent sur leur image de jeune homme dynamique séduisant pour incarner le renouveau de la politique. Mais la comparaiso­n s’arrête là. Sebastian Kurz est d’une part beaucoup plus jeune que le Canadien ou le Français, mais il est aussi beaucoup plus à droite. Dans un pays comme l’Autriche, qui connaît une situation économique florissant­e, un chomâge quasi inexistant et une immigratio­n réduite, Sebastian Kurz a réussi à convaincre les électeurs en basant son argumentai­re sur la responsabi­lité des migrants. Il s’apprête à s’allier au FPÖ, parti d’extrême droite et deuxième grand gagnant du scrutin du 15 octobre, qui va plus loin que les conservate­urs de l’ÖVP dans le rejet des migrants et prône quant à lui une sortie de l’Union européenne et de l’euro. Entachée par de nombreux scandales et manipulati­ons à gauche comme à droite, la course à la chanceller­ie autrichien­ne a été particuliè­rement critiquée. Au-delà du vote sanction qui aurait pu s’exprimer pour condamner une campagne "pire que celle de Trump" selon les mots de quelques observateu­rs, force est de constater que la nouvelle coqueluche des Autrichien­s a su convaincre et mobiliser un large électorat derrière lui. Reste à observer vers quelle politique son alliance avec les euroscepti­ques du FPÖ va le mener...

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