L’Allemagne et l’Autriche face au populisme d’extrême droite.
La fin de l'année 2017 à été marquée par l'essor du populisme d'extrême droite en Allemagne et en Autriche. Le 24 septembre dernier, l'AfD remportait 12,6% des suffrages lors des élections législatives allemandes. Pour la première fois depuis la fin de la guerre, un parti d'extrême droite faisait son entrée au Bundestag. Et quelle entrée fracassante ! L'AfD se place en troisième position derrière l'Union conservatrice et les sociauxdémocrates du SPD. Après l'échec des négociations pour une coalition “jamaïcaine”, une nouvelle grande coalition voyait le jour en mars. Une option que le candidat Martin Schulz avait fermement rejetée au lendemain du vote, craignant qu'une nouvelle alliance droite-gauche n’affaiblisse plus encore son parti et ne propulse l'AfD à la tête de l'opposition dans l'enceinte du Reichstag. C'est maintenant chose faite. Les députés AfD, Alexander Gauland en tête ne boudent pas leur plaisir et s'en donnent à coeur joie lorsqu'il s'agit d'invectiver le gouvernement et de qualifier la chancelière de dictateur... Mêmes résultats à l’issue des élections législatives en Autriche : le 15 octobre dernier, le parti d'extrême droite se classait en troisième position, talonnant les sociaux-démocrates. Sauf qu’ici, le jeune chancelier conservateur Sebastian Kurz a choisi de s’allier aux populistes. Courant décembre le FPÖ devenait son partenaire de coalition, au terme de négociations rondement menées. Même si quelques scandales portant sur des chants antisémites et autres confréries au positionnement négationniste dérangent, rien ne semble pouvoir ébranler le poste de vice-chancelier de Heinz-Christian Strache, ténor du parti extrémiste. Habitués à vilipender le pouvoir en place et les institutions, ces partis qui attisent la peur resisteront-ils à l’exercice du pouvoir ? Pour mieux comprendre leur fonctionnement, nous revenons sur leur histoire.