Vers une «retraite de base»
«Les Français craignent pour leurs confortables retraites», expliquait le quotidien conservateur
Die Welt à ses lecteurs allemands au sujet de la grève générale du 5 décembre 2019 en France, osant même ce titre : «La peur de ne pas pouvoir partir à la retraite à 56 ans». Il faut dire qu’en Allemagne, l’âge de la retraite a été porté, en 2012, de 65 à 67 ans, et cet âge devrait même à moyen terme être porté à 69 ans.
Mais la protection sociale des personnes âgées est loin d’être assurée : en Allemagne, les retraités pauvres sont estimés à 3 millions, plus d’un million de seniors continuent à travailler après 65 ans. Alors le pays a réfléchi à réformer son système et a lancé un débat devenu l’un des sujets les plus sensibles et explosifs au sein du gouvernement dirigé par Angela Merkel. Finalement et après deux ans de bataille, les partis de la «grande coalition» ont évité une crise qui aurait pu précipiter le départ de la chancelière, en trouvant un accord sur la création d’une «retraite de base» (Grundrente), financée par les recettes fiscales. À partir de 2021, plus d’un million de bénéficiaires devraient recevoir un complément à leur retraite. La réforme doit bénéficier aux travailleurs qui ont cotisé pendant au moins trentecinq ans et ne perçoivent qu’une faible pension, principalement des femmes et des habitants de l’ex-Allemagne de l’Est.
Dans ce numéro de Vocable, nous vous proposons un gros plan sur la plus grande réforme de politique sociale du dernier mandat d’Angela Merkel. Bonne lecture !