L’amour, à la vie à la mort
Christian Petzold n’en est pas à son coup d’essai. En 2012 déjà, il remportait l’ours d’Or à la Berlinale pour Barbara. Avec Ondine, il présente aujourd’hui une nouvelle ode à la féminité. Paula Beer succède à Nina Hoss dans le rôle de la muse énigmatique. Au-delà des actrices qui traversent sa filmographie, Petzold aime former des couples d’acteurs que l’on retrouve d’un film à l’autre, créant une sorte de prolongement dans ses récits. Ainsi le couple Ronald Zehrfeld - Nina Hoss qui traversait Barbara avant de renaître de ses cendres dans Phoenix laisse place au duo Franz Rogowsky Paula Beer. Dans Transit, ils incarnaient deux âmes blessées en fuite face au danger galopant du fascisme, abordant le sort des réfugiés dans une espèce d’universalité atemporelle. Au cours de cette fuite, la mystérieuse Marie échappait déjà à Georg. Cet incessant jeu du chat et de la souris se poursuit dans Ondine. Ici c’est Christoph qui ne se lasse d’enlacer Ondine. Les affiches des deux films semblent se refléter dans un miroir. Ondine est historienne, conservatrice d’un musée d’architecture, incollable sur les artères fluviales et betonnées qui irriguent Berlin. Alors que son amour vient de la quitter, elle tombe. Elle tombe littéralement à terre et sous le charme de Christoph, un jeune scaphandrier. Rattrapée par une ancienne légende, Ondine, nymphe sortie du fond des âges et des eaux doit exécuter quiconque lui tourne le dos. Femme fatale entre la vie, l’amour et la mort, Ondine ondule. Dans une interview réalisée par Vocable, Christian Petzold nous parle des fantômes qui continuent de hanter ses films et de la trame narrative d’Ondine qu’il emprunte aux mythes et légendes.