Berlin ou la métamorphose permanente

La porte de Brandebourg, qui marquait autrefois l’entrée dans Berlin. Une porte close pendant près de 30 ans, symbole de liberté retrouvée avec la chute du mur en 1989. « Vous quittez le territoire américain » clame le célèbre panneau de Checkpoint Charlie, point de passage emblématique entre l’Est et l’Ouest. La fameuse Alexanderplatz, « Alex » pour les intimes, et sa franche laideur betonnée, plantée de son impériale tour télé près de l’horloge universelle. L’Ile aux Musées récemment vandalisée et la Spree qui l’entoure, l’ancien quartier turc de Kreuzberg envahi par les startups, le branché Neukölln et l’ancien aéroport de Tempelhof, aire de jeux géante bordée de logements-containers pour les réfugiés.

Vous aurez reconnu l’indémodable capitale allemande, belle et rebelle. Il y a cent ans, la ville de Berlin est devenue du jour au lendemain l’une des plus grandes métropoles du monde. En englobant les communes adjacentes elle passait de 1,9 à 3,9 millions d’habitants. Toujours en devenir, éternellement inachevée, Berlin réécrit sans cesse son histoire. Cet ovni historique et urbanistique trop longtemps emmuré qui pulsait ces dernières décennies au rythme des caissons de basses, se retrouve à nouveau réduit au silence par la pandémie. Retour sur le parcours tortueux de cette bouillonnante utopie, cent ans de rêves toujours prêts à éclore.