Le jeu, miroir de notre société
Une profusion de jouets sous le sapin, découverts frénétiquement les uns après les autres par des enfants extatiques, davantage désireux de percer le mystère du prochain paquet que de jouer avec un nouvel objet ? En janvier, après les fêtes, la pyramide de jouets s’est considérablement agrandie. Une étude anglaise a montré qu’un enfant d’Europe de l’Ouest détenait en moyenne 238 jouets ! Le journal allemand Die Welt nous apporte quelques clés d’analyse sociologique, psychologique et éducative pour mieux comprendre notre rapport au jeu. Avec à l’appui une expérience édifiante dans une crèche bavaroise qui bannit chaque année les jouets pendant 3 mois. Comme certains animaux, l’homme joue tout au long de sa vie, véritable «Homo Ludens». Les jeux d’enfants se transforment en pirouettes intellectuelles et jeux de mots. Sans oublier les jeux de société, grands gagnants des confinements à répétition. L’Allemagne est un véritable vivier de jeux de plateau, avec en pole position l’indémodable Colons de Catane, conçu il y a 25 ans par Klaus Teuber et vendu dans le monde entier. A Graz, une universitaire à quant à elle recours aux jeux vidéo pour sensibiliser les plus jeunes aux problématiques environnementales. Pour les enfants, le jeu est une zone d’expérimentation, une métaphore et un véritable terrain d’apprentissage de la vie. Aujourd’hui dans les cours de récré, le grand méchant loup s’appelle Corona, il avance masqué, outrepasse la distanciation sociale. Mais le Covidglacé n’a qu’à bien se tenir, en 2021 la normalité et le bon vieux colin-maillard pourraient bien reprendre leurs quartiers.