Marché du travail 4.0
Alors qu’en Allemagne comme ailleurs la vie publique est au point mort, la COVID accélère la transformation numérique. Le marché du travail 4.0 démocratise l’accès à l’emploi pour des jeunes ayant des compétences informatiques même sans diplôme. La tendance est à la flexibilisation. Les chauffeurs de taxi, ouvriers ou boulangers pourraient bientôt être remplacés par des robots. L’intelligence artificielle gagne du terrain. Un tel bouleversement suscite des craintes et des inquiétudes, mais il recèle aussi des opportunités. Notamment la disparition des tâches aliénantes. En Allemagne, des associations voient dans la crise actuelle l’occasion de remettre le revenu universel à l’ordre du jour. Si notre activité est nécessairement réduite, que ce soit par la situation sanitaire ou par la robotisation, pourquoi ne pas garantir à chacun un revenu de base ?
Au-delà du numérique et de son caractère essentiel, la pandémie a eu une autre externalité positive. Elle a permis de revaloriser des métiers jusqu’ici déconsidérés, aujourd’hui déclarés essentiels. Les soignants, bien sûr, mais aussi les professeurs, caissiers, éboueurs… S’ils n’ont pas encore vu une réelle amélioration de leurs conditions de travail, les pouvoirs publics et la population dans son ensemble ont réalisé à quel point le système reposait sur leurs épaules.
Selon une étude de la Bertelsmann Stiftung, plus de 1,8 million d’emplois vont être créés dans le secteur de la santé, l’enseignement, la création et la gestion d’entreprises, le droit et l’administration. Le télétravail devrait s’imposer comme une nouvelle donnée du marché de l’emploi, avec une hiérarchie plus horizontale et des horaires de travail plus flexibles. Entre analystes de données, développeurs d’applications ou juristes garants du respect de la protection des données, un nouveau panel de métiers se dessine à l’horizon post-pandémie.