Les petits et gros cailloux
Le samedi 29 octobre, après dix mois de blocage politique, le leader du Partido Popular (PP), Mariano Rajoy a été investi chef du gouvernement espagnol. Ainsi, a pris fin la plus longue période d'instabilité politique connue par la démocratie espagnole. Cette investiture a été possible grâce à l'abstention de 68 des 85 députés socialistes. Face à un parlement fractionné, la législature de quatre ans qui attend le chef du parti conservateur menace d'être tourmentée. A la tête d'un gouvernement minoritaire et fragile, Mariano Rajoy, 61 ans, vieux stratège de la patience devra instaurer le dialogue. Il lui faudra s'atteler à quatre grands défis en 2017 : réaliser 5,5 milliards d'économie pour réduire le déficit public comme promis à Bruxelles, lutter contre la corruption qui gangrène la politique espagnole, trouver un compromis avec la Catalogne ainsi que réformer le système de retraites. Face à un taux de chômage qui dépasse les 18 %, les mesures d'austérité ne vont-elles pas faire monter la colère du peuple ? En attendant la mise en place du nouvel échiquier politique espagnol, nous ouvrons ce numéro sur l'histoire d'un gros caillou, celui de Gibraltar qui sera lui aussi un sujet de débat en 2017. Avec la mise en place du Brexit, le sort de l'enclave britannique est en effet discuté et disputé. Appartenir au royaume Uni et se trouver hors de l'Union Européenne, ou bien revenir à l'Espagne pour maintenir une économie qui dépend grandement de l'Europe ? L'Espagne réclame la co-souveraineté de ce lieu stratégique, singulier carrefour-frontière entre deux mers et deux continents.