Baromètre au beau fixe ?
La crise, dont le souffle glacial a fait grelotter l’Europe pendant dix ans, s’apaise. En effet, les indicateurs économiques s’affichent cléments avec un euro compétitif, un taux de chômage de 9 % en moyenne et une croissance enfin positive en ce début d’année. Pourtant le séisme du Brexit survenu le 23 juin 2016 menaçait d’ébranler l’Union européenne. En outre l’arrivée de Donald Trump, à la tête des Etats-Unis, avait déstabilisé son socle, encourageant le populisme et le nationalisme de certains partis européens. Aujourd’hui, dans un contexte économique favorable, l’Europe reprend de sa superbe. Et elle ose se montrer conquérante sur le plan international, occupant la place laissée par les Etats-Unis qui se replient dans des choix isolationnistes et protectionnistes. Mais l’Europe est-elle pour autant de retour comme l’a proclamé le président français en début d’année en Chine ? Qui profitera de cette embellie européenne ? Dans quelle configuration se trouveront les pays de l’Europe du Sud comme l’Italie ou l’Espagne face au couple franco-allemand ? Devant la montée des inégalités qui atteignent durement la société espagnole, nombreux sont ceux qui plaident pour une réflexion profonde quant à la structure européenne. Cette réflexion leur paraît vitale pour aller vers une Europe plus juste et pour conjurer le noir glacial des extrémismes populistes qui s’enracinent dans les lézardes d’un édifice encore fragile. L’année 2018 sera-t-elle décisive ?