Syndrome des années 30
Dans un billet intitulé Le triomphe du mensonge datant d’août 2018, publié dans le quotidien El País, l’écrivain, essayiste et journaliste espagnol Javier Cercas analyse le pouvoir du mensonge. Pourquoi semble-t-il si facilement triompher aujourd’hui ? C’est en 2016, au moment de l’élection de Donald Trump et avec le référendum sur le Brexit que des termes tels que Fake news, faits alternatifs, post-vérité, symptômes du mensonge, se sont propagés comme de la poudre. Ces néologismes ont été examinés maintes fois à la loupe afin d'évaluer l’interaction de la politique et des médias avec l’usage social d’internet. L’auteur des Soldats de
Salamine met en garde. Une société qui perd le lien avec la vérité devient selon lui, une société d’esclaves. Aujourd’hui, alors que les remous de la crise sont encore frémissants, les principes démocratiques semblent s'affaiblir. Assiste-t-on à une dérive autoritaire de nombreux systèmes polititiques derrière l'institution démocratique ? L’analogie entre la Grande Dépression des années 30 et celle de la Grande récession de 2008 jetant des dizaines de millions de gens à la rue a été naturellement établie. Le fascisme né dans les années 30 sur le terreau de la misère peut-il aujourd’hui ressurgir de ses cendres ? La montée en puissance des partis d’extrême droite en Europe et dans les pays de l’Est fait craindre le pire. Après quarante ans de franquisme, l’Espagne paraissait immunisée, pourtant le parti d’extrême droite Vox gagne en visibilité depuis quelques mois.