L’Amérique latine touchée
Le 26 avril 2020, 14 millions de Chiliens devaient voter pour ou contre la rédaction d'une nouvelle Constitution dans l'objectif de remplacer celle votée en 1980, sous la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). Si la consultation populaire et historique de 1988 a ouvert la voie à une transition démocratique et entériné la fin du régime militaire, l’enjeu de ce plébiscite consiste quant à lui à une remise à plat de l’héritage des années Pinochet. C’est d'ailleurs l’une des revendications du vaste mouvement de protestation sociale qui embrasé le pays dès octobre 2019. Mais face à l’expansion de l’épidémie de coronavirus en Amérique latine, le gouvernement chilien a décidé de repousser le référendum au 25 octobre prochain. L’état d’exception constitutionnel pour catastrophe a ainsi été décrété le 18 mars dernier.
Si la pandémie a des conséquences dramatiques en Europe, l’impact sur le continent latino-américain risque d’être encore plus tragique. Si les quarantaines et fermetures de frontières sont décrétées au fur et à mesure dans chacun des pays du continent, 30 % de la population n’a pas accès au système sanitaire pour des raisons économiques. Nombreuses sont les personnes vivant d’une économie informelle. Et les chiffres font frémir : si 8 % du PIB est consacré au système de santé en Espagne, seulement 1,5 % y est dédié au Venezuela. Selon l’OMS, seuls trois pays (Cuba, l’Argentine et l’Uruguay) dépassent la moyenne mondiale de 2,7 lits d’hôpitaux pour 1 000 habitants.