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ATLANTIQUE, NOUVELLE VAGUE

chanteuse… Atlantique Sa signature : des blouses Ascoli a vécu plusieurs vies avant de lancer volantées aux lignes sobres, déjà cultes. sa griffe de mode. Johanne Wolf.

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Compositri­ce, chanteuse… Atlantique Ascoli a vécu plusieurs vies avant de lancer sa griffe de mode. Sa signature : des blouses volantées aux lignes sobres, déjà cultes. Par Johanne Wolf

Elle aurait pu utiliser son nom de jeune fille pour faire son entrée dans la mode. Mais Atlantique Ascoli, fille de la créatrice Emmanuelle Khanh et du designer Quasar Khanh, a choisi celui de son mari, le producteur de musique Philippe Ascoli, lorsqu’elle a lancé sa marque en 2013. «Ça faisait plaisir à toute la famille», explique cette mère de trois enfants. Atlantique n’a de toute façon pas besoin de mettre en avant sa filiation pour briller…

Elle a commencé en se concentran­t sur une seule pièce, la blouse, qu’elle «adore, mais qui a souvent une connotatio­n gnangnan, classique». Pour y remédier, elle a insisté sur sa dimension pratique. Déclinée en sept modèles différents, un pour chaque jour de la semaine, sa blouse est conçue dans un mélange de lin et coton produit en Italie, agréable à porter, qui fait un bruit «craquant de vieil imperméabl­e Mackintosh» quand on le froisse. Sa relative rigidité permet à Atlantique de sculpter la matière pour dégager le cou ou les poignets, arrondir les épaules, structurer la silhouette. «Je cherche l’équilibre entre les opposés : des volants relax, un vêtement de travail raffiné. J’aime autant Le Corbusier que l’Art nouveau », explique la créatrice qui a élargi sa nouvelle collection aux jupes. Si on les associe avec les blouses assorties, on obtient un tailleur décontract­é qui correspond bien à sa définition du luxe : «Oublier ce que l’on porte et se sentir libre de ses mouvements.»

En dépit du sentiment d’évidence qui se dégage de ses collection­s – bien pensées et bien exécutées – Atlantique Ascoli n’a jamais étudié la mode ni la couture. Sa vie semble être une succession d’heureux hasards et d’occasions inattendue­s. Elle s’est d’abord tournée vers la musique «pour se différenci­er » de sa famille. Dans les années 90, elle a sorti deux albums pop, avec une reprise de Georges Moustaki qui lui valu un passage sur un plateau télé (dans une galère poussée par deux patineurs, c’était une autre époque). À la demande de Sharleen Spiteri, chanteuse de Texas, elle a réalisé un clip pour Ramona, une jeune protégée du groupe. Elle a aussi écrit une chanson pour le groupe de trip hop Unkle, que Talk Talk a insisté pour produire. Carla Bruni l’a mandatée pour assurer la direction artistique de son album «No Promises», alors qu’elle n’avait aucune expérience en la matière. «J’ai toujours agi au gré du vent », commente Atlantique, qui affirme n’avoir jamais eu de plan de carrière. Aujourd’hui, elle dit «ne pas avoir l’impression de faire de la mode, mais des vêtements». Modeste, elle ne fait pas de coquetteri­e, si ce n’est qu’elle refuse de dévoiler son âge. En même temps, qu’importe : quelle que soit l’époque, elle fait partie de ces rares personnes chez qui le dilettanti­sme va de pair avec le talent.

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ci- contre, les blouses et les jupes structurée­s de la créatrice Atlantique Ascoli, en haut.
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