VOGUE France

La directrice de la mode femme de T - The New York Times Style Magazine collabore aujourd’hui pour la première fois à Vogue Paris. Questionna­ire de style. Par Théodora Aspart

- Par Théodora Aspart.

La directrice de la mode femme de T - The New York Times Style Magazine collabore aujourd’hui pour la première fois à Vogue Paris. Résultat ? Une histoire de joaillerie mettant en scène une femme qu’elle décrit comme «jamais précieuse, même s’il y a pour des millions de dollars de diamants sur elle»... Questionna­ire de style. Vos premiers pas dans la mode ? J’ai emménagé à New York après l’université et j’ai décroché un job de productric­e au Elle américain grâce à un ami agent de mannequins. Je n’avais aucune expérience de ce milieu, mais quoi de plus formateur que de gérer des shootings ? De fil en aiguille, je suis arrivée à la rédaction mode du magazine et je n’ai pas cessé de travailler pour la presse depuis. Y a-t-il des stylistes ou des photograph­es qui vous ont donné envie d’exercer ce métier ? Il y en a énormément, mais je crois que tout a plutôt commencé avec les designers, pendant les années 90. Jean Paul Gaultier, Martin Margiela, Helmut Lang, Tom Ford, Comme Des Garçons, Prada, John Galliano, Alexander McQueen… Mon histoire d’amour avec la mode leur est due. L’icône de mode de votre enfance ? Ma mère, qui s’est toujours très bien habillée. Je la revois se préparer pour des soirées. Elle portait du Comme des Garçons, du Yohji Yamamoto… Je me souviens d’un soir où elle a mis une robe et une veste volumineus­es, rose et jaune néon : un ensemble Stephen Sprouse. C’était tellement osé et vulgaire ! J’ai adoré. Vous rappelez-vous votre premier shooting en tant que styliste ? Vaguement. Je crois qu’il s’agissait d’habiller une célébrité. Et je suis pratiqueme­nt sûre que c’était raté. Qu’est-ce qui fait la singularit­é de votre approche ? Je considère que mes histoires de mode doivent dire quelque chose de la culture ambiante. Le rôle de la mode, selon moi, est de défier notre regard sur le monde et de nous faire avancer. Où trouvez-vous l’inspiratio­n, en général ? Dans l’art, la photo et les cultures alternativ­es. Votre uniforme, au quotidien ? Un pantalon cropped noir Céline, une veste avec une coupe ou un détail intéressan­t ainsi qu’un T-shirt noir ou blanc Comme des Garçons. Un foulard Hermès. Des boots noires Céline ou John Lobb. Et souvent un sac Alaïa, de préférence mini. J’aime leur simplicité et le fait qu’ils soient sans logo apparent. Dernier achat mode en date ? Une robe à sequins Comme des Garçons datant de la fin des années 90. Un tabou ? Les collants chair. Les photos de Vogue Paris les plus emblématiq­ues selon vous ? Celles d’Helmut Newton. Elles montrent des femmes dont la sensualité, le pouvoir de séduction, mais aussi la force, sont des composante­s toujours valables du style français. La plus iconique à mon sens est évidemment celle du smoking Saint Laurent, en 1975. C’est l’image parfaite. Je trouve qu’il n’y a pas de meilleure photo de mode que celle qui sait capturer un moment, tout en transcenda­nt le temps. Émotion et intemporal­ité… Quand je travaille, je me demande toujours si l’image que je suis en train de construire sera toujours aussi forte dans les années à venir. Des constantes, dans vos images ? J’apporte des chaussures un peu moches, des chaussette­s noires et blanches et des chemises Charvet blanches sur tous mes shootings. Même si c’est pour faire une série fleurs. Le secret d’un bon look ? L’équilibre et la mesure.

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