VOGUE France

LES NEUF VIES D’ISABELLA ROSSELLINI

- Par Clémentine Goldszal

Actrice, mannequin, réalisatri­ce passionnée par le monde animal et ambassadri­ce Lancôme, la fille d’Ingrid Bergman et Roberto Rossellini a passé sa vie entre Cinecittà, Hollywood, New York et Paris, aux côtés des plus grands artistes de son temps. Pour Vogue, elle se prête au jeu de l’album photo.

Actrice, mannequin, réalisatri­ce passionnée par le monde animal et ambassadri­ce Lancôme, la fille d’Ingrid Bergman et Roberto Rossellini a passé sa vie entre Cinecittà, Hollywood, New York et Paris, aux côtés des plus grands artistes de son temps. Pour“Vogue”, elle se prête au jeu de l’album photo.

«Toutes ces photos de mon passé, on dirait que je suis déjà morte !» Isabella Rossellini a 65 ans, et la nostalgie n’est pas son truc. Elle a quitté pour quelques semaines sa ferme de l’État de New York pour jouer sur scène son nouveau spectacle, Link Link Circus, à Barcelone, et son statut retrouvé d’égérie Lancôme lui a redonné une place de choix en couverture des magazines. Mannequin, actrice, muse, auteure de livres pour enfants, et récemment d’un volume dédié à ses cent vingt poulets (My Chickens and I), Rossellini est une légende incroyable­ment accessible et chaleureus­e. Née dans le mythe comme d’autres dans la soie, elle est la fille du néo-réalisme italien et de l’âge d’or hollywoodi­en, et incarne parfaiteme­nt ce glamour les pieds sur terre, apanage d’une aristocrat­ie des arts bohème et créative. Un pied en Europe, l’autre en Amérique, où elle vit depuis des décennies, elle parle couramment français, mais c’est sur une petite cafetière italienne qu’elle nous a préparé un espresso corsé, dans le grand appartemen­t barcelonai­s que lui a prêté son amie, la créatrice Elsa Peretti. L’éclat de rire jamais loin, elle se penche avec attention sur les images de sa vie, acceptant un instant de regarder en arrière, sans jamais se départir de la belle croyance que le meilleur reste à venir. «Avedon a été l’un des Photograph­iée premiers à me photograph­ier, par Richard avant Avedon même que pour je sois “Vogue” mannequin. US J’ai en su 1982 un jour par le directeur de casting de Martin [Scorsese] qu’il voulait faire une séance avec moi. J’ai été très surprise, mais nous avons fait une séance, juste comme ça. Quelques années plus tard, alors que je débutais dans le mannequina­t, nous nous sommes retrouvés pour la couverture de Vogue. Certains photograph­es prennent plein de photos en une séance, mais Avedon, lui, se posait devant vous comme un chasseur, en attendant une expression qu’il aimait. J’ai vite compris que dès que j’avais un moment d’absence ou de distractio­n, il appuyait sur le déclencheu­r. Il ne fallait donc pas que je fasse la belle ! À partir de là, le métier est devenu très intéressan­t. Cette photo a été prise chez lui. Je ne sais pas pourquoi, mais tous les photograph­es de mode, quand on les rencontre, nous demandent de nous déshabille­r pour faire une photo nue. J’ai toujours détesté ça, mais s’il y a sans doute du machisme chez certains d’entre eux, je crois que c’est souvent important pour leur oeil, que la nudité leur permet de voir qui tu es, sans les artifices, et qui plus est dans un moment de fragilité. Et puis, on ne dit pas non à Richard Avedon !»

Mon père, «Je pense Roberto que cette Rossellini, photo a été et prise moi à Cinecittà. Mon père, que j’adorais, m’emmenait souvent sur ses tournages, même si là, on dirait qu’il est sur le point de partir travailler et que j’essaye de le retenir... Il était très affectueux avec ses enfants. Un jour, aux États-Unis, alors que je patientais dans un coin pendant une interview, le journalist­e lui a demandé quel genre de père il était. Il a répondu : “Une mère juive !” Il disait toujours qu’il aurait adoré pouvoir allaiter ! Quand j’étais adolescent­e, il me trouvait souvent quelque chose à faire sur ses films, pendant les vacances d’été. Sa première femme, Marcellina, s’occupait des costumes, et je passais du temps avec elle. Je me suis longtemps rêvée costumière, ce qui ne lui déplaisait pas. Mon père était vraiment opposé à l’idée que je devienne actrice ; il savait comme ce métier peut être cruel, il voyait les comédienne­s souffrir de leur condition. Mais il est mort quand j’avais 23 ans, avant même que je devienne mannequin. Cela dit, il aimait beaucoup la mode, et avait de l’admiration pour les couturiers, qu’il considérai­t sinon comme des artistes, comme des artisans respectabl­es.»

«Cette photo a été prise chez Ma nous, mère, à Rome, Ingrid apparemmen­t Bergman, un ma ou deux soeur mois et après moi notre naissance. Maman était persécutée par les paparazzi, elle a dû leur concéder une image pour nous présenter officielle­ment et qu’ils la laissent tranquille. Je suis sur la gauche de l’image je crois, et ma soeur jumelle à droite. Elle s’appelle Ingrid, mais son nom officiel est Isotta, car en 1952, l’Italie n’autorisait pas les prénoms étrangers (une vieille loi fasciste abrogée par la suite). Elle est universita­ire (elle a un doctorat en littératur­e médiévale, ndlr) et vit à New York comme moi. Nous sommes très proches. Une fois par mois, nous faisons un déjeuner de soeurs, avec la première fille de ma mère, Pia, qui a longtemps été critique de cinéma et de théâtre pour la chaîne de télévision NBC. J’ai aussi des frères et soeurs du côté de mon père, nous sommes sept en tout. Je suis la seule à être devenue actrice, mais l’un de mes frères, Renzo, a été un très grand producteur en Italie. Il a travaillé avec Ettore Scola, Fellini, Marco Bellochio...»

«C’est Sur le la tournage première fois de que “Nina”, je me suis de Vincente retrouvée devant Minnelli une caméra, et je n’ai travaillé qu’un jour. Ma mère jouait une femme mourante. Comme ma soeur ne voulait jamais être séparée d’elle, elle lui a demandé de s’occuper du maquillage, et m’a fait engager aussi, pour que je ne sois pas jalouse, j’imagine.»

«C’est une photo de Fabrizio Ferri. Avec Je reconnais mon fils sa maison Roberto de Pantelleri­a... Nous faisions sans doute une série pour Damiani car ces perles merveilleu­ses ne sont pas à moi ! Quand ils étaient petits, j’emmenais beaucoup mes enfants sur les plateaux. Je viens d’une famille nombreuse et je voulais avoir plusieurs enfants, mais quand je me suis retrouvée à 40 ans sans mari, je me suis dit que si je n’avais pas un bébé maintenant, ma fille ne connaîtrai­t pas cette chose formidable de grandir avec un frère ou une soeur. Alors j’ai décidé d’adopter, et j’ai accueilli Roberto quand il avait deux jours. Aux États-Unis, c’est beaucoup plus facile, particuliè­rement pour les mères célibatair­es.»

«Christian, Avec Christian le fils de de Vittorio Sica de Sica, est un très grand acteur, une grande star en Italie et l’homme le plus sympathiqu­e du monde. Nous nous connaisson­s depuis toujours, nous sommes comme frère et soeur. Aujourd’hui encore, nous nous appelons beaucoup. Mon père était ami avec son père, mais de Sica était très beau, il était aussi acteur, il chantait... Papa le regardait, je crois, avec une certaine jalousie. Il était surtout proche de sa femme, Maria Mercader, une actrice espagnole qui avait renoncé à sa carrière quand elle avait eu des enfants. Il passait du temps au téléphone avec elle à raconter des potins. Nous passions souvent nos vacances ensemble... À ma gauche sur la photo, c’est mon demi-frère Gil, qui est mort il y a dix ans, et que mon père a eu avec sa quatrième femme, une Indienne qu’il a épousée après ma mère.»

«Nous Avec étions ma en plein fille, shoot, Elettra, en Russie, en couverture et Elettra n’arrêtait de “Vogue” pas de rentrer dans le champ. J’essayais manifestem­ent de la garder hors du cadre, pensant que Brigitte Lacombe se concentrai­t sur mon visage, en plan américain. J’ai mon sourire profession­nel, je suis mannequin en haut, et maman à partir de la taille. Mais Brigitte a capturé l’ensemble ; elle a dû trouver ça drôle, cette enfant qui me tournait autour ! Je suis devenue proche de plusieurs photograph­es. Brigitte, Bruce Weber, Paolo Roversi, Fabrizio Ferri, Steven Meisel... Il y a différente­s sortes de photograph­es : avec les paparazzi, on a souvent le visage en arrière, on est un peu rigide, on ne fait rien, on attend juste qu’ils aient leur image et s’en aillent. Les photorepor­ters, eux, se font très discrets, comme Eve Arnold, la grande collaborat­rice de Magnum, avec qui j’étais très amie. Les photograph­es que l’on aime sont là pour déceler votre humanité. Même Steven Meisel, qui est un pur photograph­e de mode, cherche à vous faire agir et réagir. C’est un rapport fort, proche de celui d’un réalisateu­r avec son actrice. On voit au premier coup d’oeil quand la photo a été prise par quelqu’un que je connais. Je perçois même cette proximité sur les photos d’autres mannequins.»

«Cette Avec David série d’Helmut Newton a été prise juste après Blue Velvet. Quand David Lynch m’a castée, je n’avais fait qu’un film en Amérique, Soleil de nuit, de Taylor Hackford. Pour une mannequin, c’est facile de commencer dans le cinéma, mais plus difficile de se faire une réputation. Blue Velvet a véritablem­ent lancé ma carrière d’actrice, et David et moi sommes tombés amoureux pendant le tournage. Profession­nellement, notre entente a été immédiate, nous nous sommes toujours compris. Sur un plateau, une comédienne doit incarner la vision du réalisateu­r, mais aussi proposer, essayer des choses pour qu’il puisse choisir, reconnaîtr­e ce qu’il veut et qu’il ne peut parfois pas exprimer avec des mots.»

«J’ai rencontré Martin Scorsese quand j’avais Martin 25 ans. Il et venait moi de faire The Last Waltz, et je l’ai interviewé pour l’émission parodique L’Altra Domenica, où je travaillai­s avec Roberto Benigni. Après cela, il a trouvé mille excuses pour me revoir... Nous sommes devenus amis, puis amants, et nous nous sommes mariés. Notre histoire a duré cinq ans, mais nous sommes restés très amis. Je suis une très bonne ex-femme ! Je crois même être son ex-femme favorite.»

«Ferrara est complèteme­nt “Nos funéraille­s”, fou ! Mais le film d’Abel est très Ferrara beau. Il y avait une confusion inimaginab­le sur le tournage, et tellement de bruit sur le plateau que l’on n’entendait même pas “action” !»

«Les “Le Pré”, frères des Taviani frères ont gagné Taviani la Palme d’or à Cannes en 1977 pour Padre Padrone. Mon père était président du jury cette année-là, et il est mort quelques jours après la fin du festival. Paolo et Vittorio Taviani sont venus à l’enterremen­t et nous sommes devenus amis. Un peu plus tard, ils m’ont demandé de jouer dans leur film, mais je l’ai fait en tant qu’actrice non profession­nelle, dans la tradition italienne du néo-réalisme, où il n’y avait pas d’acteurs. Je me souviens que ma mère m’a encouragée à accepter, en me disant de ne pas me priver de cette expérience, mais je n’ai jamais adoré jouer ; j’ai toujours préféré le mannequina­t. J’ai fait du cinéma parce que c’était une manière de faire évoluer ma carrière, mais je me suis rendu compte très récemment que ce que j’aurais vraiment aimé, c’est réaliser. À l’époque, ça n’était pas vraiment une voie ouverte aux femmes, mais aujourd’hui, j’adore faire la mise en scène de mes spectacles.»

Avec Robert de Niro «Je connais sur Bob le tournage depuis longtemps de “Joy”, bien de sûr. David Nous nous O. Russell croisons avec Martin à New York, où nous habitons tous. Mais nous n’avions jamais travaillé ensemble et nous étions ravis que David O. Russell nous réunisse. Il y a comme une histoire de famille entre nous... J’étais un peu intimidée mais ça s’est très bien passé.»

«Quand il a pris cette Robert photo, Mapplethor­pe Robert était très malade, très maigre. Je me souviens que ça m’avait beaucoup impression­née. Ça a été son dernier livre je crois, un livre sur les femmes. Il nous a toutes photograph­iées comme ça, sur fond noir avec la peau très blanche, un peu comme des vases, ou des sculptures. J’imagine que son éditeur avait dû lui commander un livre commercial, car il était malade et avait besoin d’argent, mais il avait moins de sensibilit­é pour ça. Il y avait des stars, Susan Sarandon, Sigourney Weaver, Kathleen Turner, moi, et il nous a toutes photograph­iées de la même façon. Je me suis dit qu’on lui demandait de faire quelque chose qu’il ne sentait pas, contrairem­ent à ses photos pornograph­iques qui dégagent tant d’émotion. J’ai appris, au détour d’une vente, que ma photo ne valait pas le 100e de ses clichés érotiques. Ça m’a beaucoup fait rire.»

«Ça Portrait c’est une en noir photo et de blanc paparazzi, mais j’en étais assez fière, je me trouvais bien habillée, et j’aimais bien ce collier. Des années plus tard, dans une exposition sur Diana Vreeland, j’ai vu que cette photo figurait dans son “inspiratio­n board” ! Je l’avais d’ailleurs rencontrée avec mon père. Quand j’avais 17 ou 18 ans, il faisait des dîners à New York avec elle et Andy Warhol. Je me souviens de son salon rouge, et de cette femme volcanique, très drôle, alors qu’Andy était maladiveme­nt timide.»

«Quand j’ai eu 40 ans, Lancôme m’a envoyé tellement de fleurs Les que 80 j’ai ans trouvé de ça Lancôme louche ; ça ressemblai­t à un deuil plus qu’à un anniversai­re ! Je ne m’étais pas trompée : deux jours plus tard, ils m’ont appelée pour me dire qu’ils ne souhaitaie­nt pas renouveler mon contrat. Quand cela a pris effet, en 1996, ils m’ont demandé de dire que c’était moi qui partais. J’ai refusé bien entendu; j’étais vraiment offensée, personnell­ement, mais aussi en tant que femme, d’être renvoyée ainsi à cause de mon âge. Je me suis donc tue et ils ont été très vexés que je ne prenne pas leur défense. Pendant vingt ans, je n’ai plus entendu parler d’eux. Même quand ma fille est devenue égérie, en 2006, je n’étais pas invitée aux cocktails. Et puis en 2015, ils ont organisé une grande fête pour leurs 80 ans, qui réunirait toutes les ambassadri­ces, et ils m’ont demandé d’être leur invitée surprise. Quelques mois plus tard, Françoise Lehmann, la nouvelle présidente, m’a proposé de revenir. Elle voulait rectifier l’histoire, et a donc tout de suite accepté que je raconte mon aventure telle qu’elle s’est vraiment passée, sans rien cacher des raisons pour lesquelles j’avais été remerciée dans les années 90. J’ai trouvé ça culotté et très intéressan­t, car mon parcours chez Lancôme résume en quelque sorte la saga de l’histoire des femmes des dernières décennies : renvoyée à 40 ans parce que jugée trop vieille, reprise vingt ans plus tard parce que la cosmétique veut désormais s’adresser à toutes les femmes.»

«Cette photo est de Peter Lindbergh, qui m’a de nouveau La campagne photograph­iée Trésor pour Lancôme vingt-trois ans plus tard, quand ils m’ont reprise. L’une des raisons pour lesquelles je suis restée si longtemps chez Lancôme, outre le succès, c’est que pour chaque campagne, nous en faisions trois : une pour l’Asie, une pour l’Europe et une pour l’Amérique. Quand Lancôme a lancé Trésor, qui était l’un des premiers parfums d’une marque de cosmétique­s à avoir une portée internatio­nale, ils ont mis beaucoup de moyens pour la campagne. La musique du film publicitai­re était d’Angelo Badalament­i, le compositeu­r fétiche de David [Lynch].»

«J’ai “Two beaucoup Lovers”, joué de des James femmes Gray juives dans ma vie. Il doit y avoir un parallèle entre les mères juives et les italiennes. James avait montré à toute l’équipe les films de mon père. Ça me faisait rire : les électricie­ns, les machinos, tout le monde s’endormait, mais son idéalisme m’a beaucoup émue. En me choisissan­t, je ne crois pas qu’il pensait faire un hommage au cinéma italien des années 40, mais il cherchait peut-être une actrice prête à tourner sans maquillage. Les actrices américaine­s, et surtout leurs agents qui sont des idiots, croient qu’un beau visage fait un beau film. Alors oui, elles sont belles à l’écran, c’est sûr, mais quand un metteur en scène s’inspire, comme James Gray, du néo-réalisme, il ne peut pas avoir une comédienne trop mince pour jouer une mère de famille. Et les Américaine­s sont toutes si maigres ! Elles ne mangent jamais, ça n’est pas possible autrement !»

«Je Dolce suis & très Gabbana, proche de Domenico par Steven Dolce Meisel depuis ces premières campagnes Dolce & Gabbana de la fin des années 80, qui se référaient à une femme italienne qu’il ne faisait jusque-là pas bon mettre en avant : la veuve sicilienne, l’épouse dramatique... À l’époque, les beautés étaient blondes aux yeux bleus, plus Monica Vitti qu’Anna Magnani. Nous avons fait ces photos avec Steven Meisel, que j’ai éduqué au néo-réalisme en lui montrant les films de mon père. Avec Dolce, je me suis sentie collaborat­rice ; j’étais l’intermédia­ire entre les créateurs et Steven, qui devait transcende­r le côté dramatique du cinéma de mon père pour le rendre joyeux, optimiste et drôle pour la mode.»

«Au début des années 2010, je faisais de petits films très “Bestiaire courts sur les d’amour” animaux, que je mettais sur Internet. Mon amie Carole Bouquet les adorait, c’est elle qui m’a encouragée à les monter pour le théâtre, et m’a mise en contact avec Jean-Claude Carrière. Nous avons donc fait Bestiaire d’amour ensemble. Je suis en ce moment en tournée avec la suite, Link Link Circus.»

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