LA PIERRE DU POUVOIR
Pleins feux sur les émeraudes, fascinantes depuis l’Antiquité et symboles du renouveau.
Elles ont fait le bonheur de cléopâtre qui les aimait tellement qu’elle construisit des temples pour en garder les mines. Saint Louis en fit une des pierres maîtresses de sa couronne. Les femmes des années 20 ne juraient que par elles… Les émeraudes sont fascinantes. Elles sont
quasiment toutes habitées : d’infimes défauts qui font leur qualité et les rendent toutes uniques, comme vivantes. Leur vert, qui tire parfois sur le bleu parfois sur le jaune, est si végétal que dès l’Égypte antique, elles deviennent le symbole du printemps, donc du renouveau et, par extension, de la connaissance. La légende veut que ce soit sur une tablette d’émeraude qu’Hermès Trismégiste – détenteur de tous les savoirs de l’humanité – y grava ses enseignements : astrologie, médecine, magie, alchimie… Sans doute celui qui la retrouvera saura-t-il transformer le plomb en or.
L’émeraude a du caractère et ce n’est pas étonnant qu’elle revienne à la mode à chaque fois que les femmes prennent le pouvoir, de la reine d’Égypte aux garçonnes de l’après-guerre, des businesswomen des années 80 aux féministes d’aujourd’hui. C’est aussi une pierre dont l’histoire et la symbolique autorisent toutes les références et toutes les inspirations. Elle est naturellement organique et ses nuances de vert poussent à l’asymétrie et au figuratif, comme sur ces grappes de feuillage imaginées par Fawaz Gruosi. Mais elle est aussi si profondément marquée par l’époque Art Déco qu’elle appelle à la géométrie, aux formes pures et au mélange avec le diamant, comme le souligne Tiffany dans cette paire de boucles d’oreilles. Si géométrique que la pierre a donné son nom à une taille : un rectangle à pans coupés, un peu comme ces pierres montées par Chopard entre des griffes elles-mêmes serties d’émeraudes.