La reprise : Tristan et Isolde
En 1865, Richard Wagner était amoureux. Très amoureux. Le hic, c’est qu’il se consumait pour Mathilde, la femme de son riche protecteur suisse. De cette idylle impossible est né un chef-d’oeuvre lyrique, Tristan et Isolde. En 2005, l’iconoclaste Peter Sellars et le vidéaste Bill Viola ont signé une mise en scène mémorable restée comme un geste artistique fulgurant. Car les deux artistes sont allés bien plus loin que les origines médiévales du livret : ils l’ont enraciné dans les traditions hindouistes et bouddhistes. C’est la nature spirituelle de l’amour humain qu’ils exaltent, dans tous ses élans, son pessimisme et ses tensions. Sublimes et hypnotiques, les vidéos de Viola retracent le chemin des consciences qui mène à s’abandonner à un amour absolu et dévorant. Le spectacle ne nous donne pas à voir et à entendre. Il nous plonge littéralement dans la vie intérieure de ses protagonistes. Une claque.