Le retour de Monique
Doit-on encore vous présenter Guirec Soudée ? Nous avions dressé le portrait de ce drôle d’aventurier breton dans nos pages (VM n°227). Mais c’est surtout son équipière, Monique, une poule rousse à la patte marine, qui suscite la curiosité. Après une transatlantique qui lui a valu la faveur des médias et la sympathie d’un large public prompt à le soutenir financièrement, il a entrepris d’hiverner au Groenland sur Yvinec, son voilier en acier. Le drôle de duo a ainsi passé cent trente jours emprisonné par les glaces, dont soixante-dix sans aube ni crépuscule. Après une trêve médiatique, Guirec relate les épisodes de son hiver en solitaire. Avant d’être pris par les glaces, il lui a fallu déplacer Yvinec plusieurs fois par jour. Il écrit : « Il fait -30°, le vent est de 30 à 40 noeuds en permanence, il fait évidemment nuit. Et pourtant, il me faut changer de mouillage plusieurs fois par jour pour éviter de me faire entraîner par les icebergs. Je dois à chaque fois relever les 60 m de chaîne et les deux ancres à bout de bras, dans une mer démontée et gelée. » Il craint pour son bateau, hésite à le quitter face au déchaînement des éléments. Mais il tient bon et goûte avec Monique à la solitude de l’hiver polaire. Le retour du soleil devient alors une récompense sans pareille. Le duo a repris la mer début mai. Ils ont d’autres aventures en tête, comme le récit de leur épopée en bande dessinée avec Monique comme héroïne, bien sûr.