Aller de l’avant sur les biocomposites
Les matériaux composites bio-sourcés, en fibre de lin, de jute et de basalte, on en parle depuis des années mais au niveau industriel, ça n’avance pas beaucoup. Une association gardoise, EcoTransat, a décidé de prendre le sujet à bras-le-corps. Son idée est de construire non pas un mais cinq bateaux avec des fibres naturelles (lin, jute, basalte, chanvre et lamellé-collé de bambou), et la sixième unité, plus classique, en sandwich contreplaqué/fibre de verre qui ferait office d’étalon. Le but de l’expérience est de faire naviguer cette flottille autour de l’Europe (Athènes-Stockholm, prévu pour 2017-2018), puis jusqu’au Brésil, afin d’évaluer le vieillissement des matériaux en mer. Pour ce faire, les bateaux seront désossés à l’issue de la transat et les prélèvements effectués analysés par l’Ecole des Mines d’Alès et l’université de Toulon, partenaires du projet. Mieux, des capteurs pourraient être montés dans la structure pour mesurer les déformations de la coque en mer. En faisant parler les biocomposites, le but est de choisir la meilleure fibre pour de futurs projets dédiés à un public plus large. Ces projets pourraient aussi aller plus loin en termes d’environnement, avec peut-être des résines réellement bios. Les premiers bateaux devront en effet se contenter d’une résine biosourcée à 56%, la Green Epoxy de Sicomin. Le premier prototype (il s’agit de l’étalon en CP/fibre de verre) est déjà bien avancé et devrait toucher l’eau en septembre. La fin de sa construction s’appuie sur un financement participatif de 30 000 € (www.zeste.coop). Pour la construction des autres bateaux, un chantier coopératif sera créé, toujours sous le parrainage de Kito de Pavant. Un projet ambitieux à découvrir sur www.ecotransat.com.