De la rade à la presqu’île
Avec ses vieux gréements, ses côtes découpées et ses multiples mouillages abrités, la rade de Brest est une destination idéale pour un week-end, entre terre et mer. Et pour les amateurs de courant et de large : Ouessant ou Molène à quelques heures de là.
LES PLAISANCIERS
sont nombreux à hésiter à s’aventurer dans la rade de Brest. Pourtant, entre la pointe des Espagnols et le phare de Portzic, le vaste plan d’eau de 180 km2 se dévoile, bordé de forêts, de rivières et de communes rurales nichées dans des baies bleutées. La rade est dans l’ensemble protégée de la houle du large mais un clapot peut se lever par vents et courants contraires. A chaque renverse, l’océan se déverse ou se retire et les courants peuvent atteindre 4 à 5 noeuds, notamment autour du goulet de Brest. Hérons cendrés, martins-pêcheurs, aigrettes, pies huîtrières, grèbes à cou gris, grands cormorans… La rade est un vaste terrain d’observation pour les ornithologues en herbe. Côté vents, ceux de sud-ouest à nord-ouest sont dominants et un régime d’anticyclone provoque des vents d’est et de nord-est plus fréquents en été. Qu’importent les prévisions météo : il y a toujours un mouillage ou une baie où s’abriter. Pour flirter avec les nombreux cours d’eau qui se déversent dans la rade, il vaut mieux opter pour un voilier avec quille relevable, genre First 21.7 ou 210, tous deux disponibles chez O2cean. Vous pourrez ainsi jouer avec le tirant d’eau au gré de la remontée de l’Aulne, par exemple. Plusieurs options de navigation sont possibles pour un week-end dans ce recoin du Finistère. La rade offre déjà un chouette terrain d’exploration. Si la girouette pointe vers le sud-ouest, direction la baie de Roscanvel, au sud de la rade. Elle accueillait jadis les navires de guerre avant de mettre à disposition des bouées pour les plaisanciers. Non loin, il y a aussi le Fret où l’on croise autant des vieux gréements que des bateaux de pêche. On pourra aussi se réfugier au fond de la rade, à l’embouchure de l’Aulne, à Landévennec. Ce petit coin bucolique dispose d’une dizaine de bouées et peut être le point de départ d’une remontée de la rivière. C’est aussi là que transitent les bateaux Marine nationale française, en attente de démantèlement. Ce cimetière marin évolue au gré des dépôts et déplacements de ces navires de guerre en fin de service. Si Météo France annonce du nord-est, cap sur la baie de l’Auberlac’h. Là, il est possible de débarquer pour rejoindre le bistrot poétiquement baptisé le Tapecul qui déploie une terrasse avec vue sur la baie où l’on se presse à l’heure de l’apéro. Bien abritée du nord-est, la baie de Daoulas porte le nom de la rivière qui se déverse dans la rade. Les plus motivés pourront rejoindre en annexe, puis à pied, l’abbaye de Daoulas, vestige du Moyen-Age. Sur la rive est de l’anse de Penfoul, le port de Rostiviec est aussi abrité par nord-est (mais exposé aux vents de sud-ouest et sud). On y mouille à mi-marée et quelques bouées visiteurs sont disponibles. Au départ du Moulin Blanc, on peut aussi prendre le large et faire cap vers Ouessant ou Molène. La baie de Lampaul, la plus importante de l’île, n’est praticable que par beau temps car la mer se lève rapidement par vents de sud-ouest à nord-ouest. Au village, on peut faire le plein de vivres, d’eau et de carburant. Surtout, une escale sur l’île peut être l’occasion d’une visite au musée des Phares et Balises. Ce dernier retrace l’histoire de la signalisation maritime, avec son lot de naufrages et de sauvetages. Il présente aussi un point sur l’évolution des techniques d’éclairage et reconstitue l’épopée des constructions de ces édifices en bord de falaise et d’eau. Au retour, pourquoi ne pas faire une escale au port de Camaret, dont la tour Dorée, érigée par Vauban, veille sur l’entrée du goulet de Brest. Un coup d’oeil sur la réplique du langoustier la Belle Etoile avant de conclure le week-end par quelques bords dans la rade.