Voile Magazine

Belle-Ile, terre du large

Beauté des mouillages et des îles, navigation sans difficulté majeure et marinas bien équipées sont autant d’atouts qui font de cette région un haut lieu de la croisière côtière.

- Texte : Paul Gury.

LA BAIE DE QUIBERON

donne accès à plusieurs destinatio­ns préservées : le golfe du Morbihan et les trois îles du Ponant (Houat, Hoëdic et Belle-Ile) qui la protègent de l’océan et de sa houle. Le plaisancie­r a donc l’embarras du choix en matière de navigation… Plusieurs scénarios sont à envisager en fonction de la météo. Le soleil et le baromètre sont au beau fixe, un petit thermique ne va pas tarder à s’installer en début d’après-midi, il est temps de faire cap vers les îles du « large » qui vous tendent les bras. A moins de 15 milles des trois grandes marinas de la baie de Quiberon, à savoir Le Crouesty, La Trinité-sur-Mer et PortHaligu­en, les îles d’Houat (la cane en breton) et d’Hoëdic (le caneton) sont une destinatio­n de rêve. On y trouve une faune et une flore encore sauvages aussi bien à terre qu’en mer et il n’est pas rare d’y faire des pêches miraculeus­es (voir encadré). En fonction de la météo à venir et de votre aisance en matière de mouillage forain, plusieurs sites se bousculent au palmarès du calme et de la sérénité. L’île d’Houat est tout de même plus accessible car mieux pavée que sa petite soeur Hoëdic et les courants y sont moins forts. Opter pour l’un des « Portz » de la côte nord ou sud, voire pour la crique du « Béniguet » selon la direction du vent attendu. Le mouillage de la Grande Plage dans le sud de l’île avec ses couleurs tropicales, bien abrité des vents d’ouest, est souvent bondé en saison mais vaut la peine de s’y arrêter. Surtout si les conditions météone permettent pas de poser l’ancre dans des endroits plus sauvages. On trouve aussi des corps-morts payants devant le petit port de pêche de St-Gildas, à deux pas du bourg authentiqu­e de l’île. La côte sud-ouest d’Houat est plutôt à faire de jour avec une cartograph­ie adéquate car de vilains petits cailloux sans balisage traînent ici et là…

UNE GRANDE DIVERSITE DE DESTINATIO­NS

Quant à Hoëdic, les mouillages forains y sont relativeme­nt peu accessible­s sauf par très beau temps et pour les voiliers à petit tirant d’eau. De plus, un skipper expériment­é est indispensa­ble à bord. En revanche il est possible de venir facilement sur bouée dans le port de l’Argol sur la côte nord. Mais la dispositio­n des bateaux en épi est parfois chaotique, surtout si la brise de nuit se lève. Il peut être préférable de venir mouiller sur l’ouest du port, devant la plage du Port de l’Eglise. Pour les dériveurs intégraux, l’option du port de la Croix sur la côte sud de l’île est la bienvenue car il échoue à marée basse tout en garantissa­nt un abri appréciabl­e au coeur d’une nature sauvage et préservée. Mais encore une fois, préparez bien votre nav ! Reste Belle-Ile qu’il est aisé d’atteindre depuis la baie de Quiberon en quelques heures de navigation (moins de 20 milles du Crouesty ou de La Trinité). Un week-end de trois jours serait tout de même plus confortabl­e pour cette destinatio­n, histoire de ne pas courir après le temps… Les passages de la Teignouse, balisé même de nuit par un chenal facile à suivre, ou du Béniguet sont faciles à appréhende­r sauf en cas de vent fort contre le courant qui peut lever une mer chaotique. Une fois de l’autre côté, il n’est pas rare de sentir la longue respiratio­n de l’océan sur quelques milles, le temps d’être de nouveau à l’abri de la côte nord de Belle-Ile. Ici aussi, la météo sera déterminan­te pour le choix du mouillage. En cas de vent d’ouest il faudra privilégie­r ceux qui s’échelonnen­t du port de Sauzon à la pointe de Kerdonis située au sud-est de l’île. Par exemple la plage des Grands Sables est très agréable pour venir y passer le déjeuner avant de rejoindre pour la nuit Le Palais ou l’avant-port de Sauzon. En conditions anticyclon­iques (vent de nord-est), il ne faudra pas hésiter à tenter l’un des somptueux mouillages de la côte Sauvage en prenant garde à ce qu’un régime de houle d’ouest persistant ne vienne pas gâcher la fête. Les plus connus étant Ster Vraz et Ster Wen (élu meilleur abri de la côte Sauvage par bien des plaisancie­rs…) qui ont peu à envier à certains fjords norvégiens. Si l’affluence le permet, ne pas hésiter à frapper une aussière à terre afin de limiter l’évitage. Sur la côte sud, Port Goulphar, petit havre de pêcheurs pittoresqu­e vaut aussi le détour,

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