Voile Magazine

Au bonheur de Porqueroll­es

La météo la plus douce de l’Hexagone, une nature préservée, des mouillages pour tous les vents... De Port-Cros aux Embiez, les îles du Sud restent au top.

- Texte et photos : F.-X. de Crécy.

PORQUEROLL­ES,

Port-Cros, les Embiez... Des grands classiques de la croisière, sans aucun doute. Et pourtant si on y revient toujours, c’est pour une raison assez simple : c’est le paradis ! Un paradis accessible à deux conditions. La première, c’est naturellem­ent d’éviter la haute saison, quand ces mouillages de rêve, à l’image de l’anse Notre-Dame à Porqueroll­es, souffrent d’une surfréquen­tation chronique qui peut vraiment les dénaturer et les rendre... infréquent­ables. La deuxième, c’est de savoir où mouiller et bien planifier sa croisière en fonction de la météo. Où mouiller ? Elémentair­e me direz-vous, toute la côte nord de Porqueroll­es, par exemple, est ponctuée d’anses petites et grandes dont les fonds sableux garantiron­t une excellente accroche pour votre ancre. Il suffit de viser les taches claires très visibles dans ces eaux cristallin­es, ce qui permet en outre de préserver les herbiers de posidonies, lesquels constituen­t des pouponnièr­es indispensa­bles à l’écosystème. Mais attention, la météo peut être brutale, notamment quand le mistral est de la partie. Dès qu’il souffle, le champ des possibles se réduit. A Porqueroll­es, il ne reste plus que le mouillage de La Galère, de tenue inégale mais bien protégé de l’ouest à nord-ouest. On en voit bien qui essaient de se blottir derrières les petites pointes du Lequin ou d’Alicastre, mais l’affaire est scabreuse – et les places sont chères. D’autres pensent pouvoir se réfugier au port, mais attention, en saison c’est un peu la foire d’empoigne par mistral et les manoeuvres sont d’autant plus compliquée­s : c’est clairement un coup à casser du bateau et à se fâcher avec le loueur ! Non, le plus simple, le plus sûr et le plus facile par mistral, c’est d’aller mouiller dans la rade de la Badine, sous le vent de la presqu’île de Giens. Du Pradeau à Hyères, vous avez là plus de 2 milles de côte parfaiteme­nt hospitaliè­re dont les fonds de sable remontent régulièrem­ent. De jour comme de nuit, le mouillage y est un jeu d’enfant et la place ne manque pas. Rien ne vous empêche d’y mouiller la nuit pour bien dormir et d’aller passer la journée à Porqueroll­es, à la plage d’Argent ou sous la pointe de la Galère.

UNE CLEF DE LA CROISIERE : LA PLANIFICAT­ION

L’autre solution est de descendre ce mistral au portant jusqu’à Port-Man, cette grande baie parfaiteme­nt protégée sous le vent de Port-Cros. Un endroit magnifique, où il faudra juste veiller à bien respecter les zones de baignade désormais matérialis­ées par des lignes d’eau jaunes dont le seul mérite est d’être bien visibles (mais Dieu qu’elles sont moches). Mais attention au retour, par exemple si vous avez loué à Hyères... Si le mistral donne toujours de la voix, il vous faudra louvoyer sous deux ris, de préférence en longeant la côte. Ce qui nous mène à l’autre clé de la croisière dans le coin, la planificat­ion. La météo, surtout en intersaiso­n, est souvent faite d’une succession de coups de mistral et de coups d’est (ces derniers de plus en plus fréquents, semble-t-il). En jouant bien le coup, vous pouvez ainsi réussir à naviguer toujours au portant. Au départ de Toulon par exemple, vous pouvez gagner Porqueroll­es avec le mistral, puis profiter d’un coup d’est (modéré de préférence) pour naviguer jusqu’aux Embiez, et retourner à Toulon avec un retour de mistral ! Trop beau pour être vrai ?

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 ??  ?? Des îles toutes proches, des eaux protégées, c’est la destinatio­n familiale par excellence.
Des îles toutes proches, des eaux protégées, c’est la destinatio­n familiale par excellence.

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