Devenez le gendarme de la pêche illégale
Comment chacun d’entre nous peut-il lutter contre la surpêche et la pêche illégale ? Grâce à internet, forcément. Une plateforme en ligne, baptisée Global Fishing Watch, a été développée par Google en partenariat avec les ONG SkyTruth et Oceana. Elle permet de visualiser en ligne les déplacements de plus de 35 000 navires de pêche sur tous les océans. L’outil se base sur les données AIS (position, direction, vitesse du navire). Or plus de 22 millions de données sont entrées dans ce système chaque jour. Global Fishing Watch filtre ces données, pour ne recueillir que celles qui émanent de bateaux de pêche. « Avec l’aide de scientifiques, nous avons aussi mis au point un algorithme qui analyse les trajectoires des navires, afin de pouvoir les représenter de la manière la plus lisible possible. Après inscription rapide, l’utilisateur se rend sur la plateforme et peut choisir la zone qui l’intéresse en zoomant. Il peut ensuite mettre en perspective les données récoltées sur le navire de pêche (nom, nationalité, déplacements) avec les informations relatives à la législation halieutique des différentes zones du monde, disponible sur le site. En un coup d’oeil, on peut ainsi repérer si un navire est là où il ne devrait pas… Mais le site souffre de quelques limites. « D’abord, il faudrait s’assurer de la fiabilité de l’algorithme qui décrète qu’un navire est en pêche ou pas, car c’est un exercice très délicat » note Emilie Leblond. Par ailleurs, le personnel d’un navire peut volontairement arrêter son émetteur AIS, et ainsi disparaître le temps de se prêter à des activités illégales ! « Cela n’empêche pas le suivi des fraudeurs, rétorque Brian Sullivan. Car si on s’aperçoit qu’un navire coupe son émetteur 90% de son temps, cela prouve qu’il a des choses à cacher… » Le début d’une vigilance globale.