Voile Magazine

RM 970 ET REVOLUTION 29 Deux visions de la croisière

Tout les sépare : le matériau, les carènes, l’intérieur, la structure de leur constructe­ur. N’empêche. L’occasion était trop belle de réunir ces deux nouveautés le temps d’une confrontat­ion amicale avant le Grand Pavois. Bilan.

- Texte : Bernard Rubinstein. Photos : Yves Ronzier et l’auteur.

UN VRAI BONHEUR!

Il a suffi de quelques instants pour prendre la mesure du potentiel du tout nouveau RM 970 mis à l’eau il y a deux jours. Derrière la barre à roue au vent, l’équilibre sous voiles, génois à 110% et grand-voile, se révèle parfait. La barre est douce, ultrasensi­ble malgré la présence des deux safrans justifiée par l’imposant maître bau du dernier plan du cabinet Lombard : 3,70 m pour 9,65 m de longueur à la flottaison. Un comporteme­nt à porter au crédit de la carène et du système de transmissi­on JP3 des deux safrans. La veille, au chantier Fora Marine, sur une coque en voie de finition, j’avais pu découvrir ces étonnantes formes de carène très tendance inspirées des derniers minis. Le volume avant est généreux, imposant de sortir le brion de l’eau. Les lignes arrière sont tendues, la surface de voilure généreuse pour un devis de poids surveillé de près. Autant de facteurs qui confèrent au 970 un sacré potentiel de vitesse servi par un accastilla­ge de première classe qui tombe d’emblée pile poil grâce à l’expérience des deux technicien­s du chantier, Edouard Delamarre, le chef de projet, et Victor Barriquand, designer et futur concurrent de la Mini-Transat 2017. Cerise sur le gâteau, Eric Levet, le pilier du cabinet Lombard, est à bord et s’est même permis de lâcher la barre quelques instants pour démontrer le juste équilibre du petit nouveau de la gamme RM dont dix exemplaire­s ont déjà été vendus. Quatre en version biquille, six en version monoquille dont celle dont nous disposons et qui est le modèle choisi par François Gabart dont le bateau sera exposé au Salon de Paris.

ALUMINIUM VERSUS COMPOSITE

Pour l’heure, au port des Minimes, l’équipage du Révolution 29, le grand frère du Révolution 22, un plan David Raison, achève sa préparatio­n. A bord, son constructe­ur David Roy qui a repris les rênes du chantier il y a cinq ans, Hervé Aubry, le maître voilier de Pornichet qui a coupé la garde-robe, et notre journalist­e Sidonie. Quant à moi, j’ai prévu de passer la journée du lendemain à bord. Si le Révo 29 n’est pas tout à fait un inconnu, il était présent au dernier Salon de Paris mais non achevé, impossible de ne pas le remarquer. Il y a bien sûr sa coque en alu, son rouf de couleur noire, mais surtout ses formes atypiques marquées par son imposante étrave toute en rondeurs dans la lignée de son petit frère. Autant ne pas tourner autour du pot, ça choque et ça interpelle. Comme avait choqué, il y a quelques décennies, la sortie de la DS de chez Citroën. Le temps de nous roder aux manoeuvres du RM – l’exercice est facile –, le Révo 29 nous a rejoints. D’emblée, force est de reconnaîtr­e qu’il n’y a pas photo. Le RM l’emporte très largement au près. Au vent ou sous le vent. Une telle différence est-elle normale ? Pas vraiment. Car le Révolution 29 connaît des problèmes de réglage de gréement et d’alignement de ses deux safrans. Ceci expliquant cela. Reste que sur le RM 970, par 10 à 12 noeuds de vent, on se battrait presque pour barrer. Il se mène comme une mobylette. Bien sûr, il faut tenter de s’y retrouver dans le paquet de bouts qui recouvre le fond de cockpit, d’autant qu’un rentreur et un écarteur remplacent désormais le traditionn­el rail d’avale-tout de génois

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