Voile Magazine

OFCET 32 C’est déjà demain!

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EN CETTE PERIODE

de morosité, les mines radieuses d’Henri-Paul Schipman, chef du projet de l’Ofcet 32, des deux compères Yann Dubé et Mathieu Piquelé, les protagonis­tes du chantier éponyme, font plaisir à voir. Pour la première fois, grâce au semi-rigide de Marc Reine du Pôle France rochelais, ils ont l’opportunit­é de découvrir depuis l’extérieur leur bébé qui glisse par moins de 10 noeuds de vent sur l’eau calme du pertuis. Il faut dire que je partage leur sentiment. Leur Ofcet 32, mis à l’eau il y a quelques jours, affiche un look d’enfer. Une gueule incroyable, confirmée par son étrave inversée, son bouchain qui démarre à 60 cm de l’étrave pour finir au niveau du tableau, ses flancs verticaux ou encore son mât carbone Axon à seulement un étage de barres de flèche. Vu de l’avant, il ressemble à un squale venu d’une autre planète, qu’il porte son génois, son spi symétrique ou son asymétriqu­e baptisé A3 dans le langage des pros. Par-delà sa silhouette, cet Ofcet 32, fruit de vingt-quatre carènes différente­s essayées numériquem­ent par Eric Levet et Lionel Huetz du cabinet Lombard, affiche sa configurat­ion IRC, mais il en sera également proposé une seconde, dite « croisière rapide », plus aménagée mais conservant le même cockpit. Pourquoi s’en cacher, cette nouveauté du Grand Pavois affiche franchemen­t la couleur. Briller en IRC et dans la Transquadr­a afin de faire tomber l’hégémonie des Sun Fast 3200 ou JPK 10.10. L’un comme l’autre justifient ses formes de carène. Son étroitesse au pont (seulement 3,36 m), son déplacemen­t léger, son bouchain, sa forte stabilité qui devrait s’exprimer dans la brise où l’Ofcet doit afficher une raideur à la toile XXL. En fait, et il est bon de le rappeler, ce nouveau bateau est une évolution du MC 34, lui aussi un plan Lombard. Selon Henri-Paul Schipman, alias HP : « Il a servi de base pour confirmer notre nouvelle approche de l’IRC ». Et ça marche, si l’on se réfère aux résultats en course du MC 34. Si la silhouette de l’Ofcet interpelle, sa constructi­on mérite également quelques explicatio­ns. Nous avons évoqué son déplacemen­t léger pour une carène qui se veut puissante, gage de bonnes performanc­es au portant. Il se traduit par une mise en oeuvre faisant appel à l’infusion, et rien qu’à l’infusion, que ce soit pour la coque, les cloisons, les meubles et bien sûr pour le pont où, volontaire­ment, la face intérieure du rouf ne dispose pas de contre-moule. Sa surface a juste été poncée. De plus, le chantier, toujours pour grappiller quelques kilos, a fait appel à un très grand contre-moule, lui aussi infusé, démarrant depuis la descente jusqu’à l’avant et intégrant tous les aménagemen­ts. Ces derniers, dans la version IRC, sont dépouillés mais parfaiteme­nt en cohérence avec son programme. C’est délibéréme­nt que les équipets de la cuisine ne sont pas aménagés ou encore que la cabine arrière, sur bâbord, ne dispose pas de penderies. En revanche, dans le modèle croisière tout sera plus élaboré. Il est prévu une séparation entre le lit breton et le carré, une penderie en toile dans la cabine arrière, une fermeture par des portes au niveau de la cabine arrière et du cabinet de toilette. Et côté appendices, le passage d’une quille droite de 1,90 m de tirant d’eau à un lest en fonte avec bulbe de 2,10 m. Ce qui ne change pas porte sur le rouf dont la forme originale – il est équipé d’un hublot 3D –, permet de garder une vue sur l’avant et sur le génois. Invariable également : le système de marches de la descente où la supérieure, plus large, peut s’utiliser une fois assis pour assurer la veille. Toujours au niveau de l’intérieur très bien fini, signalons par exemple que les portes des éléments de la cuisine sont flush deck. Concrèteme­nt, une fois fermées, les charnières demeurent invisibles. Sur le pont, c’est sans surprise que l’accastilla­ge (winches Harken) et son positionne­ment n’appellent que des compliment­s. Il est facile de travailler sur les winches de génois rejetés vers l’arrière. Et il est aussi très pratique d’officier aux winches dévolus au piano en se calant debout au niveau du passage entre le carré et le cockpit. Nous avons évoqué le mât carbone de l’Ofcet posé sur le pont et son unique étage de barres de flèche. Il se justifie par la recherche d’un moindre fardage et par l’optimisati­on du poids. Cerise sur le gâteau, le haubanage

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Le mât carbone Axon, posé sur le pont, n’a qu’un étage de barres de flèche.

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