Voile Magazine

C-YACHT 1250I La qualité hollandais­e

- Texte et photos : Sidonie Sigrist.

AUCUN DOUTE.

Ce C-Yacht ne cache pas ses origines nordiques avec son cockpit central, protégé par de généreuses hiloires. Présenté au salon d’Amsterdam, ce 1250i n’est pas une vraie nouveauté. La carène est celle de son aîné dessiné par Frans Maas et construit en 2005. Le vaisseau amiral du chantier a cependant bénéficié d’un nouveau plan de pont et d’un lifting intérieur qui lui confèrent un joli coup de jeune. C’est l’occasion d’aller vérifier, au pays des tulipes, les ambitions de ce croiseur hollandais : les navigation­s au long cours, hiver comme été, et sans se traîner. Sur l’IJsselmeer, le plus grand lac hollandais, nous profitons d’un timide force 3 pour dérouler grand-voile et code D. Les propriétai­res de cette unité ont fait le choix d’une navigation moindre effort : grand-voile sur enrouleur donc et génois sur enrouleur électrique. Inutile de jouer les gros bras. La barre à roue, située en fond de cockpit, a un diamètre relativeme­nt petit qui permet d’accéder au poste de pilotage sans grimper sur les hiloires. Sur le pont arrière se trouve le rail d’écoute de grand-voile. Le barreur peut border la grand-voile sans quitter la barre. Les écoutes de génois – et actuelleme­nt du code O – reviennent sur des winches plus puissants devant ceux dédiés à l’écoute de grand-voile. Sur le piano, on retrouve les drisses (grand-voile, génois, spi…) – que l’on ne touchera pas ici – ainsi que la bordure de grand-voile, mais point de taquet dédié aux bosses de ris : notre grand-voile s’enroule. Les déplacemen­ts à l’avant sont sécurisés par des hautes filières, des mains courantes fixées sur le rouf et un pavois sur lequel prendre appui.

HABITABILI­TE ET CONFORT XXL

Seuls les bas-haubans et haubans entravent un peu le passage. Le pont, entièremen­t en teck, est de belle facture. « Dutch quality » nous glisse Lennart Noorlander, responsabl­e marketing chez C-Yacht et skipper du bord. Et à première vue, ce 41 pieds semble effectivem­ent bien fini et assez costaud. Il est construit en stratifié de verre de vinylester, une résine non sujette à l’osmose mais aux qualités mécaniques plus faibles que l’époxy. Les contremoul­es sont stratifiés et non collés. L’ensemble, de la coque au vernis, est réalisé par le chantier en Hollande. Une « qualité hollandais­e » qui a donc un certain coût. Sur l’eau, il réserve une belle surprise sous voiles. A 90° du vent, nous filons jusqu’à 8 noeuds avec 8-10 noeuds apparents dans l’anémomètre. Le vent forcit légèrement en fin de matinée et s’établit autour de 15 noeuds. Nous enroulons le code 0 pour dérouler le génois. Au près il n’est pas trop gîtard et, à 40° du vent apparent, l’écran affiche 7,1 puis 7,4 et enfin 8 noeuds. Avec le vent, la barre se raffermit mais nous gardons le contrôle. Pour plus de finesse, elle aurait mérité un rayon plus grand. Le chantier affirme que chaque unité est modulable à l’envi, du rayon de barre aux aménagemen­ts intérieurs. D’ailleurs, une vingtaine d’options intérieure­s sont proposées ! Pour notre part, c’est une version deux cabines. L’ensemble est assez lumineux et bénéficie d’une belle hauteur sous barrots. L’aménagemen­t est surprenant et finalement assez pratique. Au pied de la descente, à bâbord et en retrait, la table à cartes est volumineus­e, avec commandes du tableau électrique. Derrière, nous découvrons la salle d’eau, avec le triptyque WC, lavabo et douche. L’ensemble est spacieux et s’ouvre sur un local technique, accessible aussi depuis le cockpit où l’on peut stocker le reste de la garde-robe et les cirés humides. Le généreux carré est centré autour d’une table pliante. La cabine avant dispose de deux matelas en escalier, avec des rangements de part et d’autre de l’entrée. La cuisine se situe à tribord en longueur. Cette configurat­ion est pratique pour trouver appui sur le bloc de rangement quand la mer bouscule le cuisinier. Une main courante longe le plan de travail vers la cabine arrière. Le cockpit central a l’avantage de dégager des volumes intérieurs à l’arrière. Superficie de matelas, hauteur sous barrots, espace pour circuler et rangements XXL... Voilà une cabine équipée pour le confort, parfaite pour le mouillage, peut-être moins pour une navigation agitée. Ce n’est pas le cas de notre plan d’eau désormais déserté par le vent. Nous enroulons grand-voile et génois en appuyant sur des boutons, les défenses, stockées dans les deux profonds coffres à l’arrière du cockpit sont mises à poste. Ce 1250i est une bonne surprise. Il s’est révélé véloce et sécurisant, bien armé pour naviguer en toute saison.

 ??  ??
 ??  ?? Le gréement fractionné est supporté par un mât à deux étages de barres de flèche.
Le gréement fractionné est supporté par un mât à deux étages de barres de flèche.

Newspapers in French

Newspapers from France