DES MAINS COURANTES EN LAMELLE

Vu l’absence de haubanage et la relative étroitesse des passavants, les déplacements sur l’avant du Lili seront plus sûrs avec des mains courantes. Afin d’adapter leur courbure à celle du panneau supérieur, ils doivent être fabriqués à l’aide de plusieurs plis de bois contrecollés, mis en forme à l’aide d’un moule. Pour relever la courbe avec précision, l’outil le plus pratique est le Perfect Butt, sorte de trusquin à roulettes interchangeables, mais on peut aussi utiliser un compas ou une simple cale. Découper le gabarit le long du trait avec la plus grande précision possible et le poser sur le moule, ici une feuille d’aggloméré de 20 mm. Pour reporter le tracé original, il est essentiel de ne pas modifier le réglage de l’outil utilisé au moment de la prise de gabarit. Il correspond au diamètre d’une roulette, à l’ouverture d’un compas ou à la largeur d’une cale. Pour rendre le trait plus visible, le crayon est posé sur un morceau de bande cache. Les cales situées sous la main courante sont rapportées par collage. Tous les angles sont ensuite soigneusement arrondis (l’époxy tient mal sur les angles vifs) et le bois est imprégné avec deux ou trois couches de Resoltech 1020. Le report de la courbure du rouf se fait sur un panneau rigide et plan, en carton fort ou en CP posé à la verticale, en faisant rouler la molette tout le long du tracé. Son rayon doit être supérieur à l’espace subsistant entre le gabarit et le support à reporter. Avec un compas, régler l’ouverture en conséquence, sachant que plus elle est faible, plus la précision augmente et inversement. Découper le moule en suivant la courbure définitive et préparer les plis du lamellé, sachant que plus ils sont fins et nombreux et moins l’effet de « retour » (springback) est important. Dans la pratique, le minimum est de trois plis, ici en épicéa de 10 mm. Prévoir un pli supplémentaire non collé pour le serrage. Encoller chaque face en contact avec un mélange fluide résine pure/durcisseur (Résoltech 1020) dans le cas d’un bois raboté (et chargé microfibres avec un bois brut de sciage). Plaquer ensuite le lamellé sur le moule avec des serre-joints. Plus ils seront nombreux, plus les joints seront réguliers et le collage homogène. Pour s’épargner de la peine au moment de la finition, essuyer les bavures de résine avant qu’elle ne durcisse et protéger avec de la bande cache toutes les zones qui ne participent pas au collage. Pour un poids minimal, les mains courantes assurent une double fonction de sécurité de l'équipage mais aussi de renforcement de la structure. Il en va de même pour le barrot extérieur qui contribue à rigidifier le haut du rouf sans empiéter sur le volume intérieur (sur une petite unité, chaque centimètre compte) et à servir d'ancrage au point d'amure de la future voile d'étai.