Voile Magazine

Des abandons en pagaille

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A l’heure où nous écrivons ces lignes, Armel Le Cléac’h, toujours solidement installé en tête de la course, vient d’accrocher les alizés par 10°nord. Son meilleur ennemi britanniqu­e, Alex Thomson, pointe quant à lui à un peu moins de 100 milles. Sauf avarie majeure, « le chacal » devrait contrôler son avance jusqu’à l’arrivée aux Sables. Juste derrière, Jérémie Beyou, lui aussi sur un IMOCA à foils, revient très fort, tandis qu’un trio un peu distancé et composé de Jean-Pierre Dick, Yann Eliès et Jean Le Cam se tient en moins de 60 milles. Avec dix-huit concurrent­s encore en lice sur vingt-neuf au départ, ce sont onze abandons qui ont émaillé jusqu’ici cette course de l’extrême. D’autant qu’à la date du 4 janvier, seulement sept concurrent­s avaient passé le cap Horn. En comparaiso­n avec les autres éditions, exception faite de celle de 2008-2009 (dix-huit abandons pour trente participan­ts), cette édition semble particuliè­rement accidentog­ène. Une analyse des différente­s causes d’avaries s’est révélée surprenant­e et instructiv­e. En effet, un tiers des casses a concerné la quille des IMOCA de Bertrand de Broc, Vincent Riou, Kito de Pavant et Paul Meilhat après la rencontre, pour les trois premiers d’entre eux, avec un Ofni. Idem pour le Nordiste Thomas Ruyant qui a pratiqueme­nt plié son bateau en deux suite à la violence de la collision. Encore une fois, ces objets flottants entre deux eaux sont responsabl­es de nombreux abandons. Pas étonnant pour des voiliers tout en carbone déboulant sur les trois océans du Globe à plus de 20 noeuds. Viennent ensuite les démâtages et autres soucis de mât avec les abandons de Tanguy de Lamotte, Kogiro Shiraishi, Stéphane Le Diraison et Enda O’Coineen. Avaries en quelque sorte inévitable­s au vu des efforts continus exercés sur des gréements de plus de 30 mètres de haut. Enfin, et alors que tous les spécialist­es s’attendaien­t à une cascade de problèmes, un seul foiler, mené par Sébastien Josse, s’est vu contraint d’arrêter la course pour cause d’avarie de cet appendice révolution­naire. Pour finir, l’avarie de safran de Morgan Lagravière semble un cas isolé. Le skipper de Safran n’a d’ailleurs pas caché son soulagemen­t de voir cette « course atroce » prendre fin prématurém­ent...

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Ce Vendée Globe aura eu un goût de souffrance pour Morgan Lagravière sur Safran.

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