Voile Magazine

Le coup du cocker

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moins un coin coupé pour sortir les miettes. L’autre bac étanche, autour de l’évier, fonctionne en revanche à merveille. Il permet de disposer d’une sorte de zone humide bien séparée du reste, sans risque de fuite ou de pourrissem­ent. Ces considérat­ions ménagères étant faites, et le casse-croûte expédié, nous redescendo­ns la quille d’une simple pression sur le bouton du système hydrauliqu­e, et remettons à la voile cap sur Concarneau. La lumière de fin de journée est belle mais le vent mollissant, il nous faut bientôt nous résoudre à finir cette étape au moteur. Rien de bien méchant, il est correcteme­nt isolé et propulse allégremen­t le Pogo à 7 noeuds sans forcer... Histoire de ne pas trop faire durer le plaisir. On peut rester au chaud à la table à cartes, en alternant un coup d’oeil à la carto sur le superbe PC du bord et un coup d’oeil dehors par les vitrages du rouf. Une fois amarrés à Concarneau, retour à la cuisine pour concocter un dîner chaud dont les ingrédient­s ont été rangés dans ces équipets qui s’apparenten­t à des coffres. Ils sont immenses et utilisent bien la largeur du bateau sans empiéter sur le volume du carré, ni le priver de lumière. N’étant plus que trois à bord, nous nous installons côté cuisine, dans la partie bâbord du carré qui forme un L à peu près isolé de la partie tribord, où l’on circule. On circule d’ailleurs très bien à bord et je réalise que ce varangage, que j’avais pu trouver assez envahissan­t dans une autre vie, se fait complèteme­nt oublier après quelques heures à bord. Je suis peut-être contaminé par la Pogomania. Enchanté par cette formule magique qui fait le succès du chantier... Magique ? Pas vraiment. En fait, le talent du chantier consiste à poser les bonnes questions, et à leur apporter des réponses toujours cohérentes – et souvent issues de la course au large - à rester au top techniquem­ent et à optimiser toutes les étapes de la constructi­on à la commercial­isation pour tenir des prix très honnêtes. Le résultat, ce sont des bateaux jubilatoir­es, à l’image de ce Pogo 36 déjà commandé à 30 exemplaire­s... Un chantier unique, et un sacré bateau. Marins et montagnard­s partagent un goût prononcé pour le grand air, les aléas météo... et les cordages. François, grand grimpeur devant l’Eternel, nous a initiés au pliage du cordage dit « en oreilles de cocker ». Il s’agit de lover non en faisant des boucles, mais en disposant le bout en glènes à plat, simplement pliées sur l’avant-bras (1 et 2). Très pratique car cela évite les cosses, sans qu’il soit nécessaire de tourner le bout sur lui-même. La deuxième astuce de François consiste à verrouille­r le cordage en ne tournant que le bras qui supporte le cordage (3, 4 et 5). La main retient le bout et après quelques tours, elle attrape et passe le dormant à l’intérieur de la boucle pour serrer le tout.

PAS DE PLANCHERS, ET ALORS ?

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