TOUR DU MONDE SOLO La nouvelle tournée du facteur
Comme si un tour du monde en solitaire sur son Sun Rise 34 ne l’avait pas assagi, Alain Maignan repart en septembre avec un projet encore plus fou : toujours en solo, mais d’est en ouest…
C’EST UNE SACREE
aventure qui prend forme en ce matin brumeux de décembre 2016. Quelque part dans la forêt de Brocéliande, un Sun Rise 34 à l’aspect familier a soudainement surgi du hangar dans lequel il sommeillait depuis près de deux ans. Dans une ambiance un tantinet mystique, stratus bas et environnement sylvestre obligent, nous ne sommes pas nombreux à assister aux prémices du nouveau défi d’Alain Maignan. Ce sont essentiellement des amis, des voisins curieux qui sont venus partager ce moment : ce premier trajet d’une centaine de kilomètres à l’arrière d’un semi-remorque, direction le port de la Trinité-sur-Mer. En attendant une mise à l’eau et des milles nautiques sous la quille… Un nouveau projet complètement fou a germé dans la tête de notre facteur préféré. Celui d’un tour du monde en solitaire, toujours à bord de son valeureux Schouten, mais cette fois-ci à l’envers, contre vents et courants s’il vous plaît ! Comme si son tour du monde de 185 jours par les trois caps réalisé en solitaire, il y a déjà dix ans (du 7 octobre 2006 au 11 avril 2007), n’avait pas suffi à étancher cette soif de l’impossible.
DES RENFORTS DE TOUTES SORTES
Oubliés les sept chavirages dans les mers dantesques des 40es rugissants, les souffrances infligées à la chair et à l’esprit ? Peu probable, mais quand on aime on ne compte pas, alors pourquoi s’empêcher d’aller au bout de son destin ? Prouver au monde de la mer que rien n’est inatteignable sur un bateau de série bien construit Pourtant pour Alain, la volonté du dépassement de soi ne rime pas avec inconscience. En prévision des bords de près interminables, du passage redoutable du cap Horn à la rencontre des perturbations australes et des vagues énormes de ces latitudes redoutables, Schouten, du nom du premier cap-hornier de l’histoire, fait l’objet d’une préparation méticuleuse. L’essentiel des aménagements mis en place lors de sa première longue route en solitaire d’ouest en est reste naturellement d’actualité, à l’instar des couchettes coffrées, de la cabine avant reconvertie en crash-box, du gréement renforcé (voir encadré), du bout-dehors « maison », ou encore des pièces d’accastillage. Sans oublier des renforts de toutes sortes comme les pieds de chandeliers rehaussés, soudés et vissés au rail de fargue ou les ferrures enveloppantes pour le hale-bas rigide et le vît-de-mulet. Toutefois, des nouveautés et des améliorations comme celles apportées au mât, à la descente, au coffre du cockpit ou à la table à cartes sont également au programme. Alors que le Sun Rise 34 est encore sur sa remorque, Alain nous invite à bord pour un tour du propriétaire. Les questions pleuvent et les réponses sont à l’image du marin : simples et directes. On ne se lasse pas de s’étonner par la dimension un peu téméraire de ce projet de navigation. Partir sur un voilier, certes marin et qui a fait ses preuves mais tout de même, de juste 10 mètres de long et en