« J’y retourne ! »
Alain Maignan est un personnage hors du commun et un marin accompli. Suite à l’achat d’une première unité (un Love-Love de 6,60 m), cet amoureux de la mer n’aura jamais cessé de naviguer. Après un tour du monde en solitaire réussi il y a dix ans il repart
Pourquoi ce nouveau défi ?
Je suis amoureux de l’extrême. J’aime cette indépendance que me procure la navigation au large et en solitaire. Si je réussis ce projet, je pourrai affirmer avoir eu trois vies en une. Et puis là-bas, c’est la nature qui commande et de cela je suis accro. C’est pourquoi que je ne me contenterai jamais d’un tour du monde classique sous les tropiques avec escales, j’aurais trop peur de m’ennuyer… Même si les statues de l’île de Pâques méritent une halte, j’ai bon espoir de les observer à la jumelle !
Pour quelles raisons repartez-vous sur votre Sun Rise 34 ?
Partir sur une autre monture serait lui faire une infidélité impardonnable. Schouten a tenu le coup sans broncher sur mon premier tour du monde et, comme le veut l’adage, on ne change pas une équipe qui gagne. Et je n’ai pas non plus le budget adéquat pour m’acheter un bateau plus performant aux allures de près ou tout simplement une coque aluminium. Même si je crains de rencontrer des mers fortes de face qui pourraient, à terme, abîmer la structure de mon voilier, mon objectif sera de prendre mon temps s’il le faut en refusant de naviguer trop près du vent et de trop taper dans les vagues.
Quelles sont vos principales craintes ?
Il faut que le bateau tienne le coup et que la malchance m’épargne en évitant de rentrer en collision avec un OFNI comme les gars du Vendée. Ma santé, bien sûr, est au centre de mes préoccupations car tout seul au large, on a peu d’alternative mais je me prépare mentalement et physiquement à ce défi. Quant au facteur météo, je me suis fait une raison car avec des voiliers qui avancent en moyenne à 5 ou 6 noeuds, je n’aurai parfois d’autre choix que de subir le mauvais temps. Là- dessus aussi, je me prépare psychologiquement à passer de mauvais moments en mer, mais ça fait partie de l’aventure !